Annales des Mines (1845, série 4, volume 8) [Image 277]

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RAPPORT SUR LES MESURES DE SURETÉ

plus nerveux et les plus flexibles ne sont pas toujours les meilleurs pour cette fabrication, attendu qu'ils ont l'inconvénient de ployer sous la charge. La commission croit donc utile de déclarer que, dans son opinion, le fer à employer à la confection des essieux doit être à la fois très-malléable et très-dur, et qu'il doit être analogue aux meilleurs fers connus parmi ceux qui sont fabriqués au charbon de bois et au marteau.

Après avoir ,ainsi traité de ce qui touche à la fabrication des essieux, la commission a dû examiner s'il était convenable, avant de les employer, de les soumettre à des épreuves propres à en faire apprécier la qualité. Vous n'ignorez pas, Monsieur le Ministre, que tous les essieux destinés au service

de l'artillerie ont à subir , avant leur réception l'épreuve du mouton et celle dite de l'escarpolette; mais beaucoup de bons esprits se sont demandé depuis longtemps si ces épreuves n'étaient pas plus nuisibles qu'utiles, et si, après les avoir subies, les essieux ne perdaient pas une partie de

APPLICABLES AUX CUMINS DE FER.

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sieux, etc. En un mot, elle demande que l'attention spéciale des compagnies exploitantes soit appelée sur cette question , dont l'importance est facile à saisir, et qu'on les oblige d'ailleurs à tenir, pour tous les essieux qu'elles recevront, des registres où seront consignés avec soin toutes les circonstances de la réception et les examens ou épreuves auxquels on les aura soumis. La commission sait, Monsieur le Ministre, que déjà vous avez prescrit la tenue de registres semblables sur certains chemins de fer pour la constatation du travail de chaque essieu; elle ne doute pas que votre intention ne soit de généraliser cette mesure, et, dès lors, il sera facile d'ajouter aux renseignements que ces registres doivent fournir ceux qui concernent la réception des essieux.

Les essieux, une fois arrivés sur le chemin

de fer, y sont soumis à des forces de différentes natures, à des chocs, à des vibrations, quelquefois d'une très-grande intensité, qui peuvent en amener la rupture. Un assez grand nombre d'ac-

leur solidité primitive, par suite de l'altération

cidents de ce genre sont déjà survenus sur les che-

que leur faisait nécessairement éprouver le travail même de l'épreuve. Divers exemples sembleraient venir à l'appui de cette opinion, et aussi la commission a-t-elle été unanimement d'avis que Fon ne pouvait admettre de semblables épreuves pour

l'aspect de la cassure, si ce n'est toutefois dans les cas, heureusement très-rares, où ces bris d'es-

les essieux des chemins de fer, ni même rendre obligatoire , dans l'état de la science, aucun genre d'essai. Il lui a paru, toutefois, qu'il pouvait y avoir certains modes d'épreuve qui n'altéreraient pas le métal de l'essieu , et qui permettraient cependant d'en reconnaître les défectuosités , tels, par exemple, qu'un recuit au rouge cerise, l'examen de boutons détachés de l'extrémité des es-

mins de fer; mais le plus souvent on a négligé d'en constater les circonstances, de déterminer

sieux avaient été suivis de blessures ou mort

d'homme. Mais, dans ces cas, presque toujours les deux fragments de l'essieu brisé avaient eu à supporter des torsions plus ou moins fortes qui ne permettaient plus de rien conclure de l'apparence de la cassure, et il est en outre le plus souvent impossible de déterminer, si la rupture de l'essieu a été la cause de l'accident, ou si elle n'en a été que la conséquence.