Annales des Mines (1845, série 4, volume 8) [Image 280]

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RAPPORT SUR LES MESURES DE FURETÉ

un moyen d'expérimentation meilleur que celui qu'elle indique , l'administration sans doute n'hésitera pas à y recourir. La commission a cherché d'ailleurs à se rendre compte de la dépense que les expériences, faites ainsi qu'elle le suppose, pourraient entraîner, et voici les résultats auxquels elle est parvenue sous ce rapport, résultats toutefois que l'administration ne devra admettre qu'a titre de renseignement. On comprend que le rnanége que nous avons indiqué comme moyen d'expérience devra avoir des proportions assez larges, et que toutes les parties devront en être construites avec assez de solidité pour le soustraire aux efforts destructeurs qu'elles seront destinées à produire. Les détails de

cet appareil demanderont à être étudiés avec

soin ; mais on ne saurait dès à présent en évaluer la dépense à moins de Io à 12.000 francs. Pour que les expériences puissent conduire à des résultats dignes d'intérêt, il sera nécessaire d'essayer comparativement des essieux d'au moins trois diamètres différents, et d'agir sur deux essieux de chaque espèce; en tout six essieux garnis de leurs roues, dont la dépense sera de 4.200 fr. environ.

Enfin, la mise en mouvement de l'appareil

exigera l'emploi d'une certaine force, une surveillance constante, le renouvellement de quelques parties du mécanisme, comme les coussinets en bronze sur lesquels rouleront les axes, peut-être même des bandages de roues. En résumé, la commission pense que pour faire les expériences d'une manière convenable, il sera nécessaire de pouvoir disposer d'une somme de 20.000 francs, au moins mais vous reconnaîtrez sans doute avec la

APPLICABLES AUX CHEMINS DE FER.

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commission, Monsieur le Ministre, que cette dépense ne sera pas trop considérable pour l'importance du but qu'il s'agit d'atteindre. La commission ne s'est pas dissimulé que les expériences qu'elle propose en ce moment exigeront un temps assez long ; mais il ne lui a pas paru que ce fût un motif suffisant pour ne pas les entreprendre; seulement elle s'est demandé si, à côté de ces expériences, il n'y en aurait pas quelques autres d'une moindre

durée, et qui, pour être moins complètes, n'en seraient pas moins intéressantes. A cet égard, la commission a remarqué qu'il y

avait dans les machines locomotives des pièces dont la rupture n'occasionne que des accidents de peu d'importance, qui sont soumises à des efforts considérables, à des chocs multipliés, et que l'on peut sans trop d'inconvénients laisser rapprocher du terme de leur durée; de ce nombre sont les barres d'attelage qui réunissent les locomotives à leur tender et les boulons qui servent à les fixer. En faisant fabriquer avec soin plusieurs pièces semblables, et mettant les unes en service et gardant les autres comme terme de comparaison, la commission est persuadée que l'on arriverait assez vite à des résultats intéressants. On pourrait mettre en expérience à la fois trente à quarante de ces

pièces, et avoir déjà au bout d'un an ou dix-huit mois des données dignes d'intérêt, sans autre dépense que la fabrication première qui s'élèverait au plus à 3 ou 4.000 francs.

La commission ne peut que recommander, Monsieur le Ministre, les questions qui précèdent

à votre sollicitude. Elles sont d'un haut intérêt tout à la fois pour la science et pour l'avenir de l'exploitation des chemins de fer, et c'est assuré-