Annales des Mines (1846, série 4, volume 9) [Image 35]

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DU MIDI DE L'ESPAGNE.

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SUR LES MINES ET LES FONDERIES

nos maîtres en fait d'exploitation. Cette opinion fondée sur la verticalité de quelques puits, sur la rectitude de quelques galeries, sur l'existence de quelques muraillements réguliers, sur la conservation de quelques boisages qui n'ont dû peutêtre leur conservation qu'à leur inutilité , cette

opinion n'est vraie que relativement à la plus grande partie des travaux analogues entrepris dans

le pays, depuis quelques années ; mais c'en est assez pour qu'elle soit ancrée dans la tête de plusieurs exploitants , éclairés d'ailleurs, au point qu'ils refusent d'accorder que les anciens aient pu, comme les Carthaginois de nos jours, entreprendre, sans raisons suffisantes, et poursuivre sans succès, des puits profonds ou de longues galeries.

On ne doute pas, au contraire, que l'importance des explorations n'ait été proportionnée à l'importance des gîtes, et comme ceux de ces ouvrages, qui paraissent avoir été les plus considérables, sont remblayés, et remblayés de main d'homme , cette circonstance singulière interprétée d'une manière favorable aux désirs des explorateurs modernes, est pour eux un attrait de plus. C'est ainsi qu'on en voit négliger des mines usitées dans le pays ; un lingot de plomb avec inscription abrégée en lettres romaines, venues en creux au moulage ;

des outils en fer, dont quelques-uns sont aciérés ; les

chaines d'un esclave, attachées encore au pied du squelette

qui a été trouvé entier dans un ouvrage non éboulé. J'ai vu ces différents objets chez M. Caballero, déjà cité. Cet ingénieur m'a parlé avec admiration d'un boisage polygone en planches assemblées à tenon et d'une noria qu'il a trouvés en position telle, par rapport à d'autres objets mieux caractérisés, que, à son jugement, ces restes sont incontéstablement romains.

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de richesse moyenne qu'ils possèdent, pour consacrer tous leurs efforts à d'autres mines inconnues, de l'accès le plus difficile. Leur confiance semble s'accroître avec les difficultés qu'ils rencontrent. Quant à ceux qui prétendent à des découvertes

complétement nouvelles, on ne peut pas dire qu'ils aient moins de chances de succès que les autres, mais, le plus souvent, ils basent leurs recherches sur des indices auquels la foi seule peut prêter de l'importance. La foi, du reste, est moins dangereuse que partout ailleurs, dans un pays où la découverte de quelques échantillons plus ou moins riches est à peu près assurée, dans certaines parties du terrain , et il faut avouer que, dans des conditions pareilles, on est excusable de se laisser aller à sacrifier quelque chose au hasard, quand on a sous les yeux les palais de marbre, bâtis à Cuevas et à Vera , par les paysans aux mains de qui la fortune a mis, depuis Cinq ans, les mines d'Almagrera. Pour moi, je crois que la Sierra de Carthagène recèle encore des richesses importantes; mais, sans prétendre qu'on ne trouvera rien de nouveau , je ne conseillerais à personne de, porter ses vues ailleurs que dans les mines actuellement connues. Et comme les richesses qu'elles contiennent ne peuvent devenir réalisables qu'à l'aide d'un système de préparation mécanique qui convienne au minerai et au pays, c'est à la découverte de ce moyen que devraient être consacrés, ce me semble, les sacrifices que tant de personnes se montrent disposées à faire. Le problème, bien que difficile, n'est certainement pas de ceux à la solution desquels on doive renoncer.