Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
66
SUE LES MINES ET LES FONDERIES
qu'à 6 millièmes d'argent pour des galènes à 2 millièmes.
Même chose s'était présentée, au rapport du même ingénieur, pour la Juno, dont les minéraux d'affleurements donnèrent s millième pour des galènes pauvres. Ces découvertes, qui furent extrêmement multipliées par la fraude, n'ont conduit à rien d'important. Pareil mécompte est fréquent ; c'est que l'abondance du minerai et la facilité d'exploitation, sont des éléments d'appréciation bien plus dignes d'être considérés avant tout : la teneur ne doit certainement venir qu'en troisième ligne. Il
n'est pas jusqu'à la nature des gangues et à leur mode d'association avec le minerai , qui, dans cer-
tains cas, ne mérite autant d'attention que la teneur. Or, à Carthagène, l'abondance est prodigieuse
DU MIDI DE L'ESPAGNE.
rs,
C'est-à-dire que la production a pu être le double ou le triple de celle que j'indique. Dans le voisinage de l'Artesica , on trouverait plus de cinq mines qui ont pu être capables d'une production pareille. Qu'on y joigne une cinquan-
taine d'autres, qui, pour être moins riches en
argent que l'Artesica , devaient pourtant en rendre deux ou trois fois autant que les minerais actuel-
lement exploités à la mine de Poullaouen (1) et l'on verra que les mines de Carthagène ont dû fournir annuellement, pendant un certain temps, une quantité d'argent égale aux deux tiers de la production du Pérou, telle qu'elle est donnée par M. de Rivers, de 1786 à 1820, période de production moyenne (2). Certes, ce n'est pas peu, surtout si l'on a égard à la valeur de l'ai-gent, au temps des Romains, valeur cinq fois aussi grande environ que pendant
et la facilité d'exploitation était la plus grande qu'on pût désirer, partout où le minerai était peu mélangé de pyrite et de blende, c'est-à-dire, je suppose, partout où il a été enlevé. Dans de pareilles circonstances, i millième et surtout i milhème et demi , doivent être considérés comme
la période que je cite. Il importerait. qu'on se fît une conviction à cet Esprit qui dirige é,Yard. à Carthagène car l'espoir de découvrir les les recherches. -o minerais à richesse extrême, qu'on suppose exis-
des teneurs fort élevées. En effet, l'Artesica, à elle seule, pour produire 2.000 kilog. d'argent par an, pendant une .dizaine d'années , n'a pas dû exiger plus d'une soixantaine d'ouvriers, quelques tas de grillage en plein air, trois fourneaux à manche et un fourneau de coupelle , sans clôtures ni abri, tels qu'on /es établit sous ce ciel toujours pur; il suffit même , pour arriver à ce résultat, de n'admettre qu'un tiers de galène dans le minerai abattu , et de ne lui supposer que la teneur de millième.
ciennes explorations remblayées, soit qu'on entreprenne à l'aventure (il faut le dire ) des ouvrages
ter, donne lieu à des dépenses mal placées, à mon avis, soit qu'on s'obstine à rouvrir d'annouveaux.
A Carthagène, on admet que les Carthaginois et les Romains, dont on retrouve des restes de tous genres (3) dans les mines reprises, étaient De 25 à 30 grammes par 100 kilog-. de minerai rendant à l'essai 64 p. 0/0 de plomb. Ann. des mines, 3e série, tome II, page 196. Des médailles, des lampes, des amphores non vernissées et à fond pointu, analogues aux cruches encore