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FABRICATION ET COMMERCE
arrivent en grandes masses, me semble offrir des moyens de classement qui ne se retrouvent certainement, avec la même précision, pour aucune autre matière, dans aucun autre groupe métallurgique. Une expérience de deux siècles, poursui-vie sous l'influence de la plus active concurrence, y a mis en évidence toutes les qualités utiles des différents fers ; toutes les causes d'erreur qui tiennent à l'impossibilité d'apprécier directement la
valeur intrinsèque réelle des fers et aciers, ont cédé progressivement à l'expérience prolongée des consommateurs ; celles qui tiennent aux .préjugés
des acheteurs, aux préventions et à l'intérêt particulier des fabricants, se sont naturellement neutralisées. Toutes ces causes de perturbation écartées sous la puissante influence du temps et de l'expérience, il ne doit rester aujourd'hui, dans le prix courant des fers à acier employés en Yorkshire,
que les éléments qui tiennent essentiellement à la valeur réelle de ces fers. .La justesse de ce principe, que j'avais déjà adopté dans la publication que j'ai faite en i843, a d'ailleurs été soumise par moi, depuis trois ans, à une vérification remarquable. A l'époque où je publiai ce premier travail, je n'avais point encore visité les forges du Nord ; d'un autre côté, les opérations commerciales du Yorkshire sont conduites avec une réserve encore plus grande que celle qui règne généralement dans les autres groupes mé-
tallurgiques d'Angleterre, et l'on n'y peut trouver, par exemple, aucune liste de prix courants des fers à acier, même pour les principales marques. Je n'ai donc pu former une telle liste qu'a la suite de longues recherches de détail, qui m'ont fait connaître les prix payés dans les diverses acié-
DES FERS A ACIER.
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ries pour les diverses marques qu'on y emploie, puis le nom des forges où ces marques se fabriquent, et celui de la province où elles sont situées.
La liste que je dressai alors ne m'avait indiqué aucune loi simple, parce qu'elle semblait rap-
procher des établissements situés dans des localités très-différentes. Les études que je viens de termi-
ner ont mis au contraire cette loi en évidence,
et m'ont prouvé que le mode de classement adopté m'avait conduit en général à rapprocher
les forges qui se trouvent dans des conditions sem-
blables, c'est-à-dire celles qui tirent leurs minerais des mêmes gîtes minéraux.
Je constate donc que les personnes qui auront à juger la question de la libre entrée des fers du Nord, et qui ne voudront pas se laisser
égarer par les assertions erronées que peuvent suggérer les préjugés, les préventions et les intérêts, devront prendre pour point de départ de leurs études la valeur commerciale des fers à acier. Le classement des fers à acier d'après leur va-
leur commerciale, jette une si vive lumière sur toutes les questions qui se rattachent à ces fers, que pour décrire sommairement la fabrication et le commerce des fers du Nord, je ne puis mieux faire que de reproduire, avec les développements dus à de nouvelles études, le tableau que je publiai en 1843. Je m'attacherai d'abord aux forges de Suède et de Norwége , qui forment de beaucoup
le groupe le plus important. J'indiquerai en regard de chaque forge le prix actuel du fer sur le marché de Sheffield, la quantité annuellement fabriquée, le nom du port d'expédition, et enfin le nom des mines d'où chaque forge tire le minerai.