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FABRICATION ET COMMERCE 206 en Russie par les États allemands et parla GrandeBretagne, vontsans cesse en Croissant : pour 1842, j'avais estimé cette importation à 14.5oo q.m., elle
a probablement augmenté depuis cette époque. On peut donc dire que dès à présent, il y a ba-
lance pour la Russie entre les importations et
les exportations de matière aciéreuse , et que vraisemblablement cet empire ne pourra guère à l'avenir contribuer à l'approvisionnement des contrées dépourvues de cette matière.
La production des deux groupes de forges à
acier naturel des Alpes et du Rhin a depuis longtemps atteint les limites fix ées par les ressources forestières des districts adjacents. On voit donc, sauf toute réserve, à raison des découvertes imprévues qui pourront être faites, que c'est la Suède seule-
ment qui peut à l'avenir donner le moyen d'accroître la production des aciers de bonne qualité. Belle mission réservée aux métallurgistes sué dois.
L'acier remplit un rôle fort important dans
l'économie sociale des États; cette importance doit s'accroître considérablement à l'avenir, a mesure qu'on sentira plus vivement la nécessité d'éparo-ner, au moyen de bons outils et par le concours des machines, le travail direct de l'homme. Toutes les nations industrielles et commerçantes sont par conséquent intéressées à compter sur un
approvisionnement régulier de bonne matière aciéreuse. Il y a donc lieu d'applaudir à ce concours de cotations naturelles qui a placé la source
principale d'un agent si précieux dans une contrée qui ne peut songer à s'en assurer la possession exclusive , et que sa position même, ainsi que la modération de son gouvernement et de ses habitants placent naturellement en dehors
DES FERS A ACIER.
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des luttes qui peuvent encore agiter le monde.
-Depuis deux siècles, les métallurgistes suédois ont exploité avec une rare habileté la qualité aciéreuse de leurs minerais. C'est à leurs efforts qu'est due cette branche nouvelle de la métallurgie du fer qui, en concentrant, sous le moindre' poids possible , la propriété aciéreuse, a soustrait toutes les nations industrielles it la dépendance exclusive des deux seules localités qui alimentaient jusqu'alors lecommerce du monde (1). Constamment préoccupés de maintenir la qualité de leurs fers, les métallurgistes suédois ont sagement résisté à l'entraînement, qui ailleurs a trop souvent fait dépendre, de l'économie du combustible, le progrès
de l'art des forges; ils ont su toujours concilier dans une juste mesure les tentatives de progrès avec le respect de la tradition. Comprenant que
le succès des aciéries de cémentation repose essentiellement sur la confiance que le fabricant accorde à la matière première, ils ont fait tous les sacrifices individuels et collectifs qu'exigeait le maintien scrupuleux des qualités représentées par les marques de fabrique. De là, par exemple, rétablissement de ces Jenz-ngen, institution modèle pour tous les peuples commerçants, qui par un contrôle sévère de la qualité de produit, garantit, contre les écarts de l'intérêt privé, l'industrie entière du pays. C'est donc à l'intelligence et à la probité commerciale des maîtres de forges suédois, non moins qu'au génie des fabricants du Yorkshire, qu'est dû l'essor de cet art nouveau, qui, mettant dorénavant l'industrie de l'acier à portée de tous les peuples, est venu servir une (1) Voir la note préliminaire, page 113.