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HISTOIRE DES ACIÉRIES
L'année suivante, en 1766 , Jars reçut mission de visiter les forges de Suède et de Norwége : et ce fut pour lui l'occasion de constater que la propension aciéreuse, si recherchée par les Anglais dans les fers suédois, existait particulièrement dans les fers extraits des minerais magnétiques de Danemora. Jars ne crut pas devoir insister sur l'opposition qui existait entre l'expérience des ateliers anglais et les préceptes de Réaumur ; il s'appliqua au contraire à signaler en divers passages de ses mémoires
l'autorité dont jouissait l'ouvrage de cet auteur, même auprès des étrangers. L'opinion de Jars semble toutefois percer dans le paragraphe suivant
relatif à la situation dans laquelle se trouvait en Suède, en 1766, l'art de la cémentation. J'observerai à cette occasion (au sujet de la composition des céments), que les différents entrepreneurs ont des additions qui ne sont point
égales, à en juger par les conversations que nous avons eues avec plusieurs personnes ; ils ont suivi en partie l'ouvrage de M. de Réaumur, qui
leur a été de la plus grande utilité. Ils en conviennent, mais les uns ont augmenté les additions, les autres les ont changées. Ils auroient mieux fait, et l'expérience le prouve, de suivre à cet égard uniquement ce que font les Anglois , c'est-à-dire de n'ajouter que du poussier de charbon de bois qui donne le phlogistique le plus fixe. Enfin, quoique depuis longtemps on fasse de l'acier par la cémentation dans plusieurs endroits de la Suède, on n'étoit encore qu'aux expériences, et les entrepreneurs avouèrent qu'ils n'étoient pas bien sûrs de leur procédé. »
DE CÉMENTATION.
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Les mécomptes entraînés en Suède par la re-
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cherche des céments, étaient précisément ceux qui jusque-là avaient eu lieu dans les aciéries fran- mur. çaises. Jars relève donc parfaitement dans ce passage les défauts essentiels de l'ouvrage deRéa u mur.
En recommandant les céments salins complexes, et en reconnaissant que le cément le plus convenable dans chaque cas, devait varier selon la na-
ture du fer employé , Réaumur avait complétement donné le change à l'industrie. Chaque fabricant qui échouait d'abord en cémentant son fer, par la recette de Réaumur, était naturellement conduit à faire un nombre infini d'expériences pour découvrir une recette plus appropriée à la nature de ce métal. Ces expériences devaient infailliblement épuiser les ressources et la patience des industriels, puisqu'on y faisait varier seule-
ment celui des deux éléments qui devait rester invariable. Si l'ouvrage de Réaumur n'était venu égarer l'opinion , celle-ci eût été promptement fixée sur un l'ai tque tout le monde pouvait observer,
dès 1722, comme jars le fit plus und, en 1765, et comme je l'ai fait, moi-même en 1842. Sachant que le cément de charbon de bois était la donnée con-
stante de la cémentation, chaque fabricant eût nécessairement regardé la sorte de fer soumise à faciération comme la donnée variable de ses essais, et, dans cette voie, l'expérience eût sûrement conduit à un classement rationnel des fers à acier. Au retour de ces voyages, Jars fut chargé par le gouvernement de propager en France les méthodes de travail pratiquées en Angleterre; mais ici encore se reproduisit la constante préoccupation relative aux fers indigènes. L'assertion -si positive que cet habile observateur avait émise touchant la supério-