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34 Circonstances
de l'inondation.
RECHERCHES GÉOLOGIQUES
SUR LA. GRÈCE ET L'ILE D'EUBÉE.
La plaine commence à se couvrir d'eau dans le mois de novembre , et le niveau du lac 's'élève
avons trouvé, par des calculs approximatifs, que
graduellement. Il cesse de croître au mois de mars. L'inondation atteint son plus haut période en janvier et février; alors aussi les neiges du Par-
nasse fondent et jettent leur produit dans les affluents du lac. Pendant les inondations ordinaires, le niveau des eaux s'élève, contre le grand katavothre , à 6 mètres au-dessus du lit du Mélas , comme on peut le voir par les traces qu'elles laissent sur les rochers qui surmontent le gouffre. On suit
aisément cette ligne d'inondation sur le flanc des montagnes. Une seconde trace, à , ,4o au-dessus de la première, est le témoin des crues extraordinaires. La première inondation couvre une surface de 24.000 hectares; la profondeur des eaux audessus du niveau moyen du fond est d'environ 3 mètres. Au moment où l'inondation atteint son maximum on rie doit pas évaluer le volume combiné des rivières et des torrents à moins de 70 mètres cubes par seconde. Retraitedes eaux. Les eaux commencent à baisser sensiblement à la fin de février. Les affluents diminuent et reprennent leur état normal; les pluies cessent de tomber; les neiges du Parnasse ont disparu ; une partie des eaux continue à s'échapper par les katavotlires ; une autre, très-considérable pendant les chaleurs de l'été, retourne à l'atmosphère par une active évaporation. Néanmoins il arrive souvent
que le lac n'est entièrement vide qu'à la fin du mois d'août, et il ne reste plus alors que le vaste marais que nous avons décrit. A ce moment les
roseaux et les plantes marécageuses croissent avec une incroyable rapidité et deviennent un obstacle
insurmontable à l'écoulement des eaux. Nous
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le lac Copaïs contient, pendant une inondation ordinaire, au moins 600 millions de mètres cubes d'eau.
L'insuffisance des débouchés des katavothres s'est fait sentir dès l'antiquité , et les anciens avaient entrepris, pour augmenter les moyens d'écoulement ,,d'immenses travaux dont on retrouve les
vestiges. Ces travaux sont restés à l'état d'ébauche. De ce nombre sont les puits dont parle Strabon (I). Nous en avons compté seize. Ces puits, qui avaient été comblés, ont été curés, pour la plupart, du temps .des Bavarois. La profondeur n'en est point aussi considérable qu'on serait tenté de le croire d'après la tradition ; le plus profond n'a que
35 mètres. Ils ne sont pas en ligne droite,
mais ils suivent la ligne sinueuse du col de Képhalari. Selon Strabon, de grands travaux auraient été exécutés pour l'écoulement des eaux et l'on a pensé que les puits avaient été creusés dans le but
de curer les canaux naturels. Mais la première
inspection des lieux doit faire repousser cette opinion, car les puits ne sont pas dans la direction
.des katavothres, dont ils s'éloignent beaucoup dans la partie centrale. Il est certain que les anciens, reconnaissant comme nous l'exiguïté des canaux, ont eu l'idée hardie de percer la mon-
tagne et de pratiquer un canal artificiel de 2 kilo-
., mètres
de longueur sous le col de Képhalari.
Manquant de moyens énergiques pour attaquer la roche, ils ont dû pratiquer leurs puits dans la dépression où ils devaient avoir une moindre profon-
deur, sans s'inquiéter de l'alignement. Mainte(t) Strabon, lib. 9.
Travaux des anciens.