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_ALTÉRATION DES ROCHES
rées vont en se resserrant à mesure que l'on
s'éloigne de la surface. La moulière affecte donc la forme d'un cône très-aigu , dont le sommet est dirigé vers le centre de la terre; il arrive même quelquefois que les travaux dépassent ce sommet, et l'on rencontre des roches parfaitement saines qui se trouvent verticalement au-dessous de roches altérées. Il est évident que le contraire devrait avoir lieu si l'altération était due à une cause qui aurait agi de bas en haut. Dans les cas où l'on parvient ainsi à atteindre l'extrémité inférieure des parties altérées, on remarque ordinairement, au-dessous de ce point, une fissure verticale, qui traverse les couches dans une direction correspondant à peu près à l'axe de la moulière. Un examen attentif fait assez souvent apercevoir le prolongement de cette fissure, soit dans les parties les moins tendres de la moulière , soit dans les roches qui l'environnent. Les parois de cette fente sont souvent tapissées de pe-
tits cristaux de chaux carbonatée : quelquefois
aussi on y trouve de la chaux sulfatée : cette dernière substance se rencontre également dans tous les vides des moulières; elle y forme des groupes de cristaux, dont le volume dépasse quelquefois la grosseur du poing. Le mode d'altération que je viens de décrire doit évidemment conduire à penser que cette altération est due à l'action d'un dissolvant ; la présence du sulfate de chaux dans les moulières doit en outre faire supposer que ce dissolvant est l'acide sulfurique ou un sulfate acide. Il était donc naturel d'attribuer l'origine des moulières à la décomposition des pyrites, phénomène qui se produit encore aujourd'hui dans les amas d'argile et
DES TERRAINS DE LIGNITE DE PROVENCE.
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de menu charbon que l'on laisse, soit à l'extérieur
des mines, soit dans les travaux, et qui donne souvent lieu à des incendies souterrains.
Les pyrites , qui sont assez abondantes dans les lignites tertiaires de Provence, ne s'y montrent pas, comme dans la plupart des houilles, en lamelles ou en paillettes; elles y sont disséminées en particules indiscernables. Elles ne se trouvent pas seulement dans le charbon et dans 'les lits d'argile qui l'accompagnent , mais on les rencontre également dans toutes les roches du terrain. Les calcaires et les lignites de cette formation contiennent en outre quelquefois un peu de soufre à l'état natif; c'est un fait que j'ai reconnu depuis longtemps ( , et que j'ai souvent eu l'occasion de cons!ater dans ces dernières années. Ce soufre ne s'enflammerait peut-être pas spontanément , niais il peut brûler par suite de la chaleur que développe la combustion des pyrites, et les produits auxquels il donne lieu doivent aussi agir sur les roches calcaires. M. de Villeneuve, qui a le premier attribué la production des moulières à la décomposition des pyrites (2), a cité, à l'appui de cette opinion quelques analyses que j'avais publiées précédem-
ment dans les Annales des mines, et dont on pouvait déjà tirer quelques conséquences en faveur de la théorie qu'il présentait. Ainsi la quantité totale de soufre était en général moins considérable dans les moulières que dans les roches non altérées; ou ,
lorsqu'il en était autrement, on trouvait,
dans les premières, une plus forte proportion (1) Annales des mines, .3' série, t. XYPI. 9.) Annales des mines,. 4' série ,.1. V. Tome X/ , 1847.