Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 27]

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SUR LES GLACIERS DU NORD

ET DU CENTRE DE L'EUROPE.

Ù 10° ou 2°, tandis que la couche superficielle est déjà à une température voisine de zéro. La

surpasse quelquefois 3o°. Cette succession des pentes est assez générale, on l'observe sur beaucoup de grands glaciers, sur ceux des Bois, du

masse des glaciers se trouve donc alors dans un état de tension, puisque le dessus tend à se dilater et que l'intérieur est encore contracté par la basse température qui y règne. Un effet inverse a lieu à la fin de l'été; alors c'est la partie supérieure qui se contracte, tandis que les couches situées audessous restent dilatées. Evidemment cet état de tension affaiblit la ténacité et facilite les disjonctions que tend à produire l'action de la pesanteur; alors il se forme des fentes qui s'élargissent

peu à peu par suite du mouvement des glaciers. Il faut ajouter que tous les petits accidents présentés par le relief du terrain , doivent modifier la forme des crevasses, ou en provoquer de nouvelles : mais cette cause, dont les effets se manifestent sur la plupart des glaciers alpins et qui donne souvent à leurs crevasses un aspect un peu irrégulier, agit moins efficacement sur les glaciers du Spitzberg; leurs fentes conservent une plus

grande régularité dans leur direction et leur manière d'être.

De l'inclinaison et de la limite inferieure des glaciers.

La surface supérieure des glaciers offre dans les glaciers en Alpes et en Norwége des inclinaisons très-variées général. De ',inclinaison

des

habituellement leur extrémité inférieure a une forme arrondie et une pente un peu forte qui varie de 15 à 25° : c'est en général un peu en

amont de l'extrémité que la surface est le plus unie et le moins inclinée (de 3 à 7°); puis à l'approche des crêtes, là où les glaciers proprement dits tendent à passer aux névés, la déclivité augmente et

Rhône, de l'Aar, etc., dans les Alpes; sur ceux de Lodals , de Nygaard , de Berset en Norvvège. Cependant, il y a des glaciers qui ont une déclivité un peu forte clans presque toute leur étendue, ainsi les glaciers des Bossons, de l'Allée Blanche, de Viesch , de Grindelwald, etc., et un grand nombre de glaciers du second ordre dans les régions tempérées et boréales. Il est peu de glaciers dont la pente surpasse 35 Inclinaisonmaxt-

à 40°, et je n'en ai pas vu qui soient inclinés sur le?ers une étendue notable de plus de 450; souvent il y en a sur des flancs de montagnes qui semblent être presque à pic, mais leur inclinaison réelle est beau-

des gla-

coup moindre qu'elle ne paraît l'être quand on les regarde du fond des vallées : au delà d'une certaine limite, qui probablement n'excède pas

beaucoup 45°, les glaces ne pourraient plus se soutenir et s'ébouleraient sur elles-mêmes. D'ailleurs, les glaciers dont la pente est supérieure à 300, sont

divisés dans toute leur largeur par des crevasses très-rapprochées et souvent ils sont entièrement disloqués. J'ai mesuré, au Spitzberg, en Norwège et dans Inclinaison des

les Alpes, les pentes de beaucoup de talus de neige molle et pulvérulente, talus formés par des avalanches et présentant des arêtes rectilignes; ces pentes variaient entre 300 et 34° (1). Mais quand

la neige a été fortement tassée, ou bien quand (1) J'ai déterminé sur d'anciennes carrières d'ardoises l'inclinaison des talus formés de menus débris de roches schisteuses; l'angle définitif qu'ils acquièrent après étre restés longtemps exposés à l'influence des agents atnios-

talus de neige.