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SUR LES GLACIERS DU NORD
ET DU CENTRE DE L'EUROPE.
puissance de mille mètres n'aurait éprouvé qu'une
que les glaciers pussent descendre dans le bassin qui sépare les Alpes du Jura. Quant aux phénomènes erratiques du nord de l'Europe, auxquels une théorie semblable a été appliquée, la formation et le développement des glaciers sur les plateaux bas et unis de la Scandinavie méridionale exigerait, abstraction faite de toute autre difficulté, un abaissement des neiges permanentes d'au moins 500 mèt.; car dans le sud de la Suède et de la Finlande, l'altitude de la limite actuelle peut être évaluée à 1800 mètres, et si, par une cause quelconque, elle était abaissée de i.5oo mètres, c'est à peine si quelques éminences iso-
diminution très-minime depuis l'origine jusqu'à l'extrémité du glacier. Du changement Si l'on parvient à démontrer qu'a une certaine de climat qu'exigerait l'extension epoque le glacier de la vallée du Rhône a pris une
a!tribuéeaux gla- ex tension de plus de 20 myriamè ires, qu'il a acquis ciers diluviens.
une puissance de plus de mille mètres, il faudra en conclure que le climat devait alors différer notable-
ment de ce qu'il est maintenant. Néanmoins des personnes ontpensé que (1), le niveau de la plaine suisse se trouvant seulement à f7oo mètres audessous de l'extrémité inférieure des glaciers les plus bas, un refroidissement peu considérable de 2 ou de 40 seulement suffirait pour abaisser l'extrémité des glaciers jusqu'au niveau du
lac de Genève et leur permettre de s'étendre jusqu'au Jura ; mais cette opinion me paraît inadmissible. Si en effet, parmi les glaciers ac-
tuels, il en est dans les Alpes qui s'abaissent
jusqu'à ii20 mètres au-dessus de la mer , c'est qu'ils ont une pente de plusieurs degrés et n'ont à parcourir pour arriver à ce niveau qu'une distance inférieure à 2 myriamètres; mais la distance qui sépare le Jura de l'extrémité actuelle du glacier du Rhône est de plus de 2! myriamètres , et l'inclinaison moyenne du sol est inférieure à un demi-degré. Indépendamment des autres difficultés que présente l'hypothèse glaciaire et que j'ai exposées ailleurs (2), je n'évalue pas à moins de mille mètres
l'abaissement de niveau minimum qu'aurait dû éprouver la limite des neiges perpétuelles pour (1) Bull. de la Soc. géol. deFrance,.2e série, t. IV, p.150. (-2) Voyages en Scandinavie, Géographie physique, t. I,
partie, p. 160 et Bulletin de la Soc. géolog., 2' série, t. IV, p. 86.
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lées, telles que le Kinnekulle , atteindraient la région des neiges. Or, en admettant une diminution de température de 10 par 170 mètres d'éléva-
tion dans l'atmosphère, la limite des neiges ne pourra s'abaisser de i000 mètres dans les Alpes ,et de 1500 mètres en Scandinavie, que par un refroidissement de 6° dans le premier cas, et de 9° dans le second.
J'ai réuni dans un même tableau les dimensions, les niveaux, et en général les éléments les plus importants de quelques-uns des principaux glaciers qui se trouvent dans les hautes régions montagneuses de notre hémisphère, clans les Pyrénées , le Caucase, les Alpes, la Scandinavie et le Spitzberg. En examinant ce tableau, on reconnaît facilement quelles conditions sont nécessaires pour
que les glaciers acquièrent un grand développement : on peut se convaincre qu'il y a dans ce phé-
nomène, ainsi que je l'ai exposé, combinaison d'un grand nombre d'éléments, du climat, de l'exposition, de la forme et de l'étendue des bassins glaciériques , de l'élévation des montagnes, de la déclivité du terrain, etc.