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EXPLOSION D'UNE lit1:11.; DI ÈRE
Locomorpaz
sieurs années, cette partie de la chaudière est ainsi venue à se rompre d'elle-même sous l'effort de la vapeur , c'est sans doute parce que la tension s'est élevée au-dessus de son degré habituel. Quelle a été cette tension? Il est impossible de le constater. Cette machine
n'avait pas de manomètre; la soupape de sûreté placé sur la boite à feu a été projetée et détruite par l'explosion ; la seconde soupape placée à l'a-
vant, près de la cheminée, est restée intacte mais l'inspection que j'en ai faite m'a fait reconnaitre qu'au moment de l'accident le ressort de pression .était serré à fond, de sorte que cette soupape rie pouvait jouer. Il est donc presque certain qu'il y a eu excès de tension de la vapeur, mais on ne peut en préciser le degré. Il faut d'ailleurs remarquer à ce sujet que cet excès a pu n'être pas très-considérable, voici pour-
quoi. L'épaisseur de la tôle est de 9 à Io millimètres, et elle est parconséquent suffisante pour
la tension de 5 atmosphères pour laquelle la machine était autorisée, mais les déchirures des
feuilles qui se sont rompues indiquent partout une tôle puddlée de médiocre qualité et par conséquent de peu de résistance. D'un autre côté la chaudière porte bien le timbre 5 qui constate qu'elle a été éprouvée pour la pression de 5 atmosphères; mais, lorsqu'on a fait cette épreuveen juillet 184o, on a appliqué à cette chaudière, ainsi que l'indique le procès-verbal d'épreuve , le bénéfice de l'ordonnance royale du 22 juillet 1839, c'est-à-dire que la pression d'épreuve a été seulement d'une fois et demie la pression effective au lieu d'en être le double comme elle serait aujour-
DANS LA GARE DE CORBE1L.
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d'hui. Ainsi cette épreuve a été faite seulement à 6 atmosphères de pression effective, soit à 7 at-
mosphères de pression absolue, de sorte que
pour produire l'explosion il suffisait à la rigueur que la vapeur s'élevât au-dessus de 7 atmosphères, soit à 2 atmosphères au-dessus de son degré-habituel. Maintenant, et quel que fit cet excès de pression, comment pu se produire?. Il ne peut être dû qu'à l'imprudence ou au défaut de soin du mécanicien. La Machine avait travaillé la veille; puis le soir
on avait, suivant l'usage, mis de l'eau dans la
chaudière, couvert le feu,. et placé sur la cheminée le capuchon qui arrête le tirage. Le 3o au .matin le feu avait été ranimé,, et le mécanicien , après avoir fait dans la gare les mouvements nécessaires
pour activer le feu et Pour remplacer dans la
chaudière la petite quantité d'eau qui s'était évaporée pendant la nuit, était venu se placer en tête du convoi. Il faut qu'en préparant sa machine il ait trop activé son feu; il faut en outre que le ressort de sa seconde soupape de sûreté ait été cornpiétement serré comme celui de la première, ou du moins serré au-delà de la pression de 5 a tinosphères.
Y a-t-il eu .au moment de l'accident qiielque manoeuvre, quelque léger ébranlement qui ait pu aider à déterminer l'explosion?
Le mécanicien a déclaré, lorsque son état a
permis de l'interroger, qu'avant l'explosion il avait introduit la vapeur dans le tender pour en échauffer l'eau, et qu'au moment de l'explosion il venait de fermer le robinet et d'arrêter par suite cet écoulement de vapeur. Torne XI)', 1847. 40.