Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 322]

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RECHERCHES SUR LA DÉCOMPOSITION

le péridot peuvent disparaître complétement par la dissolution de tous leurs éléments. L'entraînement de la silice parait donc être tout à fait indé-

pendant de la présence des alcalis. Les circonstances de la décomposition des ro-

ches de trapp et de basalte dont je viens de parler étant tout à fait les mêmes que celles relatives aux roches dont je me suis occupé dans mon précédent travail , il serait sans intérêt de reproduire ici les considérations que l'on peut en déduire sur les actions chimiques qui contribuent à la décomposition, et sur l'état de combinaison des éléments qui disparaissent. L'acide carbonique et l'oxygène en dissolution dans les eaux qui filtrent à travers le sol, la décomposition des matières organiques ou l'action des matières organiques vivantes, les

phénomènes de la nitrification, me paraissent être les agents principaux qui déterminent l'en-

traînement de la silice et des bases solubles. Je me contente d'indiquer ces considérations qui ont été développées avec détail dans mon précédent travail sur ce sujet. Les résultats généraux de ces recherches éta-

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blissent un lien précis entre la composition chimique des roches d'origine ignée et celle des terrains formés par voie aqueuse. On voit, en effet, toutes les roches plutoniques produire un résidu argileux par leur décomposition. Le feldspath des granites se change en kaolin ; pour les autres roches que j'ai examinées, on voit de même l'alu-

mine se concentrer dans le résidu de la décompo-

sition en retenant de la silice et fixant de l'eau, tandis que les autres éléments sont entraînés en dissolution. On peut donc poser comme principe général que toutes les roches ignées renfermant

DE ROCHES.

643 de l'alumine, laissent par leur décomposition un

résidu argileux plus ou moins pur, plus ou moins mélangé de quartz, d'oxyde de fer, etc., suivant la nature de la roche, et suivant les circonstances dans lesquelles son altération a eu lieu. Si maintenant l'on considère que presque toutes les roches d'origine ignée sont sujettes à la décomposition sous les influences atmosphériques ; que cette décomposition continue à s'opérer de

nos jours sur une grande partie de nos continents (1); si l'on remarque que les blocs d'une grande hauteur restés en place sans altération sont des témoins qui attestent l'épaisseur de la roche désagrégée et entraînée par les eaux, et par conséquent toute l'importance géologique du phénomène; si l'on considère enfin que certaines roches, non sujettes à la décomposition, conservent depuis des milliers d'années l'impression des stries formées à lent' surface par d'anciennes érosions, on en conclura que la destruction des terrains d'origine ignée est toujours précédée ou accompagnée de la décomposition des silicates qui les constituaient, et par conséquent de la formation de matières argileuses. On peut faire remarquer aussi que l'on ne rencontre que par exception, dans les terrains stratifiés, des silicates à plusieurs bases analogues à ceux des roches plutoniques, tandis que le silicate d'alumine hydraté, l'argile, en forme la partie principale. Toutes les argiles enfin renferment, comme (1) Les citations de roches ignées en décomposition reviennent à chaque page dans le texte descriptif de la carte

géologique de France, par MM. Dufrénoy et Elie de Beaumont. Voyez notamment les pages 116, 123, 160. 1-8/&, 200, 306, etc., du tome I".