Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 326]

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DES BOCHES.

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RECHERCHES SUR LA DÉCOMPOSITION

niques. Ces sels finissent généralement par donner des carbonates sous l'influence prolongée de l'air

et de l'eau. Si les argiles des terrains stratifiés proviennent en totalité de la décomposition des roches feldspathiques, ainsi que cela peut paraître démontré par les considérations présentées plus haut, on en déduit rigoureusement cette conclusion, que leur formation a dû précipiter de l'atmosphère des quantités immenses d'acide carbonique (i). On trouve, par un calcul simple, qu'elles représentent plusieurs milliers de fois la quantité qui y existe

aujourd'hui. Un tel résultat est fait pour effrayer l'imagination , et cependant il est une conséquence rigoureuse d'expériences précises et de notions scientifiques que je crois incontestables. Je ne prétends nullement que l'immense proportion d'acide carbonique indiquée plus haut ait fait partie à la fois de l'atmosphère terrestre. Le résultat que j'ai signalé me paraît pouvoir s'expliquer d'une manière beaucoup plus simple, et qui n'exige pas que l'air ait eu, aux diverses époques (1) Supposons que l'argile provienne de la décomposition de l'orthose ; forthose KAS' laisse A:3S' d'argile qui représente à l'état anhydre les 1e8 p. 0/0 du poids du feldspath. Pour une épaisseur moyenne de 500 mètres d'argile sur toute la surface du globe, on trouve que la for-

mation de cette quantité d'argile aura déterminé la

précipitation par mètre carré de plus de 150.000 kilog. d'acide carbonique ou 33.000 fois la quantité qui existe actuellement dans l'air. Ce rapport deviendrait plus petit si l'on tenait compte de l'acide carbonique dissous dans les

eaux de la mer et qui s'en sépare continuellement par suite de la loi de la diffusion des gaz. J'ai indiqué en chiffre, sans y attacher d'importance, et pour montrer seulement toute la grandeur du phénomène.

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géologiques, une composition très-différente de celle qu'il présente aujourd'hui. Je vois dans les phénomènes volcaniques la principale cause qui restitue à l'atmosphère l'acide carbonique que la décomposition des roches en précipite. M. Boussingault a constaté que les gaz qui sedégagen t du sol, auprès des volcans des Andes étaient

presque uniquement formés d'acide carbonique. Les environs du Vésuve, de l'Etna , le laissent dégager en grande quantité. Les volcans éteints exhalent tous par le sol lui-même ou par les sources thermales qui indiquent la dernière période de leur activité , des torrents d'acide carbonique. M. de

Humboldt (i) signale ce gaz comme étant le seul

produit des volcans quand ils se refroidissent. Quelle est l'origine de ces dégagements d'acide carbonique? Ce gaz proviendrait-il de la décomposition de carbonates à de grandes profondeurs, sous l'influence de roches siliceuses et d'une haute température, et son dégagement serait-il par conséquent un produit nécessaire de la formation des laves ? ou bien l'acide carbonique serait-il dissous dans les matières en fusion qui existent dans le sein de la terre, comme l'oxygène est dissous dans la li-

tharge ou dans l'argent fondus, comme l'air est dissous dans l'eau, pour s'en séparer au moment de la solidification ? Cette vue ingénieuse , qui ap-

partient à M. Élie de Beaumont, montrerait la partie fluide du globe terrestre comme un immense réservoir d'acide carbonique, d'où le gaz se dégagerait au fur et à mesure des progrès de la solidification.

Quoi qu'il en soit de l'origine de l'acide carbo(1) Cosmos, t. I, p. 9.81, traduction de M. Faye.