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INTRODUCTION.
en général à présenter ces faits sans commentaire, j'essayerai dans cette introduction de les relier entre eux à l'avance, par quelques réflexions sommaires. L'étude approfondie des sciences a surtout pour résultat d'en faire apercevoir les imperfections, et
il se présente souvent dans l'histoire de chaque science des époques où le meilleur moyen de pro-
grès consiste à mettre ces imperfections en évidence. L'espèce de quiétude produite par la théorie des quatre éléments, pour la conception des
phénomènes de la chimie, a été certainement l'un des plus grands obstacles au développement de cette science, et,M. Thénard faisait fort justement remarquer dans ses cours que les expériences de Jean Rey et de Bayen , en démontrant la faus-
seté de l'ancienne théorie de l'air, renfermaient implicitement la réforme qui s'est accomplie à la fin du dernier siècle dans les théories chimiques. La science métallurgique qui traite des phénomènes produits dans les ateliers où se fabriquent les métaux me semble parvenue aujourd'hui à l'une de ces époques. Relations de la
La métallurgie comparée aux sciences qui sont
métallurgie avec plus spécialement en contact avec elle, la chimie, les sciences physiques.
la pharmacie, la physique, etc., jouit depuis les premiers âges de la civilisation d'un avantage dé-
cidé : c'est que par la force même des choses, son progrès a toujours été confié à des hommes moins soumis que les autres à l'empire des idées admises, et sans cesse excités par l'un des mobiles les plus
puissants de l'humanité, le désir du gain, à rechercher la vérité par voie d'expérience et à s'y arrêter lorsqu'elle était trouvée. C'est ainsi que
INTRODUCTION.
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longtemps avant l'ère chrétienne les phénomènes physiques, mécaniques et chimiques qui servent de base à la fabrication des métaux avaient presque tous été découverts. Les masses considérables de résidus métallurgiques accumulés sur la côte orientale de l'Espagne démontrent, par exemple, que les premières exploitations d'argent y étaient conduites exactement d'après les mêmes principes qui sont encore en usage aujourd'hui : or, si l'on réfléchit que les Phéniciens, lorsqu'ils abordèrent dans cette contrée, onze siècles avant l'ère actuelle, trouvèrent déjà la métallurgie de l'argent dans un
état prospère, on ne peut s'empêcher d'admirer l'efficacité d'une méthode d'invention qui avait déjà créé une des branches les plus compliquées, les plus délicates de la métallurgie dans des sociétés
peu avancées sous d'autres rapports, et qui , par exemple , n'ont pu transmettre leur propre histoire à la postérité. La plupart des phénomènes fondamentaux de la métallurgie étaient découverts et régulièrement appliqués aux besoins de l'homme avant que les sciences physiques proprement dites fussent constituées. Celles-ci n'ont donc point aidé au progrès de la métallurgie : loin de , les premiers observateurs, qui, en considérant
les réactions particulières de certains corps, ont donné naissance à la chimie, prirent presque toujours pour point de départ de leurs recherches les faits constatés par les métallurgistes. Cette relationde la métallurgie avec les sciences
physiques proprement dites se trouva heureusement modifiée à la fin du siècle dernier. Dès que la découverte de la composition de l'air eut fourni des notions justes et précises sur les phénomènes qui s'accomplissent à la surface du globe,