Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 207]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

4 2

S

6. IV' OPÉRATION.

En exerçant ses yeux à supporter l'éclat de la chaleur intense développée dans l'intérieur du four, on peut constater que la charge présente successivement les phénomènes suivants. Les matières se frittent rapidement à la surface, mais sans entrer tout d'abord en fusion ; ce n'est guère qu'après une heure que l'on commence à constater distinctement des indices (le fusion par les mouvements qu'impriment à la masse ramollie les gaz qui se dégagent. 3 heures environ après le commencement de l'opération, on reconnaît que les matières imparfaitement liquéfiées qui recouvrent encore la surface de la charge flottent en partie sur un bain de matières fondues; après 4 heures la surface de ce bain est en partie découverte, surtout dans la partie centrale de la sole. La surface du liquide n'y est agitée par le dégagement d'aucun gaz, tandis que les matières scoriacées qui recouvrent encore le pourtour du bain manifestent toujours des indices assez fréquents de bourSouflement. Un rablage qui précède souvent la coulée détache quelques agglomérations de matières non fondues encore adhérentes aux parois, et donne lieu de constater que la scorie acquiert vers fin de la fonte une très-grande fluidité ; dans le Coup de feu final, quelques bouillonnements produits par la fusion rapide de ces derniers dépôts ne tardent pas à cesser, et le bain reste calme lorsqu'enfin la fusion des matières est complète. Une demi-heure environ avant la fin de l'opération , le fondeur ayant exécuté tous les transports de matières, concentre son attention sur les phénomènes qui se manifestent clans le four : il constate au besoin, soit à l'inspection de la matte et des scories de la coulée précédente, soit à la vue

FONTE POUR MATTE, BLANCHE.

413

de la charge qui l'élabore, la convenance de modifier en quelque point la composition jusque-là adoptée pour le lit de fusion. Souvent, comme je viens de le dire., il constate l'état de cette charge et remédie à une fusion incomplète des matières par un brassage qui dure environ 5 minutes et qui est toujours suivi d'un dernier coup de feu. Les derniers instants de la fusion sont ordinairement employés à façonner à la pelle, dans une masse de sable accumulée à cet effet près de l'orifice de coulée, une rigole (1) destinée à recevoir les deux produits de la fusion. Après un intervalle moyen de 5 heures 47 minutes compté depuis le moment où l'on a commencé le chargement des matières , l'ouvrier

débouche à coups de masse et au moyen d'un ringard pointu , l'orifice de percée formé comme

toujours de sable argileux endurci. La matte coule la première et est suivie par la scorie qui présente un haut degré de fluidité : lorsque l'écoulement cesse, ce qui arrive après 8 minutes environ, l'ouvrier referme le trou de coulée avec du sable argileux humide et recommence aussitôt une nouvelle charge. La durée complète du travail d'une charge est donc de 5 heures 55 minutes. Outre la matte blanche qui forme le produit Balance pprdreeornsze

mirt as

principal, on obtient encore clans cette fonte d es teTtdes èr scories qui retiennent une quantité assez considérable de cuivre, et qui jouent dans le traitement métallurgique un rôle fort utile ; on en fait ordinairement deux lots de teneur assez inégale : le (1) La disposition de cette rigole de coulée est la même

que pour le fourneau servant à la refonte des scories. ( Voir Pl. Il, fig. 6.)