Annales des Mines (1848, série 4, volume 14) [Image 111]

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GÉOLOGIE DU CHILI.

VOLCAN D'ANTUCO.

une grande secousse, et il s'élevait rapidement une

colonne de vapeurs blanches inodores et une

pluie de sable blanc et de fragments de lave pesant

jusqu'à 15 grammes. Cette colonne s'élevait à peine à une trentaine de mètres de hauteur, bien qu'elle sortit avec un bruit vingt fois plus fort que celui que produirait l'ouverture de la soupape de

la plus forte machine à vapeur. A peine les vapeurs blanches commençaientelles à faiblir que l'on voyait leur succéder une fumée noire sortant par toutes les fentes du cratère, et ces alternatives

d'émission des vapeurs blanches et de fumées noires se succédaient à 4 ou 5 minutes d'intervalle.

Il est à présumer que les mêmes phénomènes se reproduisent pendant tout le temps qui s'écoule entre les grandes éruptions. »

Pour en revenir à notre voyage, en descendant de notre ascension au volcan, j'examinai pour

la seconde fois les bords du lac d'Antuco et les deux coulées de laves A et B (Pl. IV, fig. 6) qui descendent sur les pentes occidentales de la montagne. Je consacrai principalement le jour suivant

à étudier les modifications qu'y subit le terrain secondaire, d'un côté par le voisinage des roches volcaniques, de l'autre par le contact des masses granitiques qui le soulèvent; enfin, j'employai une troisième journée à l'examen du terrain de brèches porphyriques et de porphyres des environs de Coïgueco, dont je voulais constater l'identité avec le terrain de porphyres bigarrés de la partie septentrionale des Andes du Chili.

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9. Réflexions sur la nature, l'âge et la situation géologique du volcan Antuco. En résumant ce qui précède sur la situation, la forme et la nature des roches du volcan d'Antuco, on peut en déduire des conséquences qui jetteront quelques lumières sur l'âge géologique et le mode de formation de cette montagne.

On voit d'abord qu'on peut y distinguer trois

époques de formation :

A la première, se rapportent les roches qui se trouvent en dehors de la base du grand cône, on doit rapporter à la même époque le massif de la Cierra Belluda et les montagnes situées à l'Ouest du plan de Chançay. Cette formation est antérieure, non-seulement à l'apparition du volcan, mais encore au soulèvement des Andes : elle est identique avec le terrain de porphyres bigarrés des Andes.

A la seconde formation, appartient le grand cône ; la position de ce groupe de roches date pro-

bablement d'une époque moderne, postérieure à celle du soulèvement des Andes et contemporaine avec l'apparition du volcan.

Enfin la troisième formation se compose des déjections postérieures au soulèvement du volcan et à l'ouverture du cratère actuel. Elle comprend

tout le cône supérieur, la grande balustrade de scories, le bord du cône inférieur, deux grandes coulées de lave qui descendent sur les pentes occi-

dentales de la montagne et toute cette couche superficielle de menues scories et de lapilli qui couvrent les montagnes environnantes. C'est nécessairement à cette dernière épcique que correspond la formation des conglotbéeatti volcaniques

géologiques