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iiÉOLociiE
des neiges éternelles , car au nord du portaclutela , à
une demi-lieue de distance du chemin, la neige qui recouvre en toutes saisons le versant méridional d'un pic fort élevé, descend jusqu'au pied de ce pic, au niveau même du plateau et du chemin. Une circonstance assez remarquable, c'est que dans
tous les points de la Cordillère où il m'a été donné d'arriver jusqu'aux neiges éternelles, je n'ai rien observé qui ressemblât aux glaciers de l'Europe. La neige se durcit assez pour être aussi difficile à entamer que
la glace, mais elle conserve toute l'apparence de la neige. Cependant , sur les flancs des montagnes qui ne se couvrent de neige que pendant la saison des orages, partout où la pente est assez considérable, on trouve de vastes moraines, et les débris qui les composent conservent des angles à peu près intacts. A cette élévation de 4. 800 mètres la végétation ne disparaît pas encore complètement ; le sol du plateau est recouvert d'une couche de mousse ou d'une petite herbe très-courte et très-serrée que les Indiens enlèvent par plaques rectangulaires et emploient comme combustible , lorsqu'elle est suffisamment desséchée. Cependant, le froid est assez intense, et la rareté de l'air est telle que les animaux qui ont été élevés près de la
côte en sont incommodés et respirent avec la plus grande difficulté.
A un quart de lieue sur la gauche du chemin, en se rapprochant du pic couvert de neige dont j'ai parlé un peu plus haut, sur le versant oriental de la Cordillère
et un peu plus bas que la ligne de faîte, j'ai trouvé quelques moules calcaires dont les fossiles déterminés par M. Bayle, ingénieur des mines, appartiennent au terrain jurassique ; l'un de ces moules fait partie du genre Arca et se rapproche beaucoup de l' Arca Ga-
DU PÉROU.
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brielis du terrain néocomien ; l'autre est un moule de Ptérodonte. C'est en vain que j'ai cherché les couches calcaires d'où proviennent ces moules de fossiles ; il est probable qu'elles sont placées plus haut dans la montagne et qu'elles étaient alors couvertes de neige , car j'envoyai le lendemain deux Indiens qui m'affirmaient connaître le gisement de ces coquilles ; etces hommes revinrent au bout de deux jours sans avoir pu le retrouver. A une lieue à peu près du passage d' Antarangra, en
Mine et usine de Morococha.
descendant vers l'est par une pente rapide, on trouve un filon qui donne lieu à une exploitation considérable. Il s'enfonce verticalement dans des altises porphyriques et sa direction est S.-E. et N.-0. Le minerai se compose
d'un mélange de cuivre gris à peine argentifère, de pyrite de fer, de pyrite arsenicale, de galène et de blende. Après une calcination en tas dans laquelle il se dégage d'abondantes vapeurs d'acide arsénieux , de sulfure d'arsenic, d'acide sulfureux et de soufre, le minerai grillé est fondu dans un four à réverbère avec une addition de 25 p. ioo de minerai cru, et produit dans
une seule fonte une matte contenant moyennement 5o p. 100 de cuivre. Cette matte est transportée à dos de mules jusqu'au Callao et envoyée en Angleterre pour y être raffinée. Les fours à réverbères sont chauffés avec de la houille grasse d'assez bonne qualité, qui provient d'une mine éloignée d'environ six lieues, et que les circonstances ne m'ont pas permis de visiter.
En s'éloignant de la Cordillère, à partir de l'usine de de Morococica , la nature des roches se modifie sensible-
ment; le métamorphisme est moins apparent, souvent même il disparaît entièrement ; la stratification est trèsnette, mais l'inclinaison des couches varie avec chaque montagne et tout porte encore les traces d'un boulever-
Lac Huaseaeocha.