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BUT ET MOYENS D'EXÉCUTION
signes sont opposées, il y aura une grande diversité dans la nature des plantes. La prédominance de l'influence des qualités physiques
d'un sol sur celle de la composition chimique est telle que plusieurs auteurs ont été conduits à nier complétement la dernière ; mais c'est à tort. Il y a déjà longtemps que M. Berthier, ayant analysé les cendres de plusieurs espèces de bois, en a conclu que les matières minérales fournies par le sol aux végétaux étaient choisies par ceux-ci conformément à leurs besoins et à leur organisation (1). Cette conclusion, confirmée par toutes les recherches faites postérieurement, est fondée surtout sur ce fait, que la même plante, quoique cultivée dans des terrains très-différents, offre dans plusieurs de ses parties une composition minérale à peu près constante. C'est ainsi que la paille et les noeuds des tiges des graminées sont formés partout de silicate de potasse, et que l'acide phosphorique, uni principalement à la potasse et à la magnésie, est un élément constitutif essentiel des grains de froment et d'autres céréales. On doit conclure de là que si un sol était entièrement dépourvu de ces principes minéraux , les plantes auxquelles ils sont indispensables ne pourraient prendre leur entier développement. Une bonne constitution chimique est donc aussi nécessaire pour une terre que de bonnes qualités physiques. Si elle paraît avoir moins d'influence que celles- ci, peut-être doit-on l'attribuer à ce que la proportion des sels minéraux essentiels à une plante étant toujours très-petite, presque tous les sols, quelle que soit leur nature , en renferment une quantité à peu près suffisante, soit que ces sels y exis(i) Annales des mines, 2e série, t. I, p.
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DES CARTES AGRONOMIQUES.
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tent naturellement, soit que des causes accidentelles les y transportent chaque année. L'expérience prouve qu'un sol jouit de bonnes qualités physiques et chimiques lorsqu'il offre un mélange convenable des diverses substances que nous avons dit entrer dans la composition des terres. Les proportions de ce mélange sont loin d'être définies ; car deux sols excellents peuvent, sous le rapport de leurs principes constituants, offrir de notables différences. Ce qui est essentiel, c'est que les éléments soient variés et que la prédominance de l'un d'eux relativement aux autres
ne soit pas excessive. Une terre qui renferme 70 à 75 p. loo de sable manque de corps et ne retient pas assez l'humidité ; elle est impropre à la culture du fro-
ment. Si la quantité de sable surpasse 90 p. ioo, le terrain est naturellement stérile. il en est de même lorsque, au lieu du sable, c'est l'argile ou la marne pure qui domine exclusivement. Pour peu au contraire que ces trois substances soient réunies, le mélange peut être fertile. Lorsque la constitution physique ou chimique d'un sol est défectueuse, il est d'une haute importance en agriculture d'y remédier; car par là on crée la fertilité là où rien ne pouvait croître ; on donne aux terres d'un faible rapport des valeurs doubles ou triples de celles qu'elles avaient. Il y a deux espèces de moyens d'améliorer un sol, savoir : 10 directement, par l'addition des substances minérales qui ne s'y trouvent pas en quantité suffisante, et quelquefois par la soustraction des matières en excès, c'est ce qui constitue les amendements proprement dits ; 2° indirectement, à l'aide de certaines opérations qui,
sans rien changer à la composition de la terre, corrigent les défauts ; telles sont le drainage,