Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 67]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

120

La moindre stabilité théorique

CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.

ÉTABLISSEMENT DE LA VOIE.

rieure (*), et nullement par un autre motif. Car on n'a compromis, en écartant du même coup le corps fragile

geur du creux du coussinet, surtout pour le rail symétrique, l'épaisseur à la base des nervures qui consoli-

et le corps compressible, ni la liaison des autres éléments Je la voie, ni la douceur de la locomotion. Si la compres-

dent les joues, le diamètre des trous de cheville et

sibilité des coins n'est pas un argument sérieux, il est clair que les graves inconvénients de cet accessoire et

l'épaisseur à donner à leur pourtour, conduisent pour la semelle à une largeur totale bien plus grande que celle qu'exigerait la stabilité.

ceux du coussinet ne sont rachetés par aucun avantage car, sauf la présence du coin, le système à coussinets et le système américain reviennent, en somme, exactement

190. 11 n'y a même aucune utilité à prolonger, comme on le La longueur de la fait souvent, la semelle au delà des nervures, uniquement pour semelle le dpouticoruart avoir des trous complets. On pourrait parfaitement supprimer etre réduite.

au même ; le pied du rail s'attachant ou pouvant s'attacher sur ses supports, exactement comme son équivalent, la semelle du coussinet. 11 n'y a qu'une seule différence : c'est qu'avec le coussinet les deux attaches s'opposent au glissement transversal du rail, tandis que pour le rail sans coussinet l'attache extérieure subit seule cet effort ; mais il est facile, pour peu qu'on y tienne, de rétablir à très-peu de frais la solidarité des attaches ; solidarité plutôt apparente que réelle, d'ailleurs, en ce qui concerne la simultanéité de leur ré-

L chaque bout la partie extérieure à l'axe du trou, ce qui réduirait celui-ci à une encoche ; on allégerait sensiblement le coussinet, sans l'affaiblir et sans diminuer la stabilité. On serait peut-être retenu, il est vrai, par la crainte de répartir la pression sur une surface trop restreinte ; considération

sistance (915). 191. Quant à la tendance du rail au renversement, il

l'évaluation fort incertaine des efforts horizontaux,

du rail américain est certain, que si on voulait donner au rail à large base est indifférente,

121

la même stabilité théorique qu'au rail serré dans des coussinets, c'est-à-dire conserver le même rapport entre la demi-largeur et la hauteur totale, on se trouverait entraîné à distribuer le métal d'une manière trèspeu favorable à la résistance aux efforts verticaux. Mais les considérations d'après lesquelles on fixe le rapport

dont il s'agit pour le rail à coussinet, sont complétement étrangères à la stabilité proprement dite ; la lar(*) Il ne paraît même pas que les ruptures de joues de coussinets fussent plus fréquentes, soit sur les voies à coins en bois placés à l'intérieur, soit sur celles on le rail, à simple champignon, était serré par une clavette.

d'une certaine gravité, en effet, à cause du défaut très-fréquent

de contact entre le rail et la semelle, défaut qui est une des plus graves imperfections du système.

195. L'inutilité complète d'un rapport aussi grand entre les bras du levier de stabilité et de renversement,

est établie d'une manière autrement concluante que c'est-à-dire par l'observation même des voies à rails américains. On n'a jamais remarqué, même avec les rails

dans lesquel ce rapport est le plus défavo-

rable (204), que les attaches qui fixent les bords des patins fussent plus sujettes à s'arracher que celles qui fixent la semelle du coussinet. Le rail possède donc par lui-même, malgré le rapport plus grand de la hauteur à la demi-largeur de sa base, une stabilité suffisante pour que la résistance longitudinale des attaches intérieures ne soit jamais mise gravement en jeu ; on comprend en effet qu'elle ne puisse l'être, si ce n'est pendant la durée très-courte des instants où une roue extrême se

trouve soustraite à sa charge normale par suite des oscillations de la machine. La résistance à l'arrachement