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ÉTABLISSEMENTS
D'AGOBDO (HAUTE-VÉNÉTIE).
En dernière analyse : Cuivre.
Fer Soufre. Oxygène Quartz. Eau.
Grillage
en meules.
..
ti,77 60,34 2,92 26,98 2,85 3,o4 100,0.
La perte que subit le minerai résultant de la différence entre le soufre expulsé et l'oxygène fixé est de 5o p. 100. Pour opérer ce grillage, on suit à Agordo deux méthodes. La plus ancienne emploie des meules allongées placées sous de vastes toitures en planches pour éviter
que la pluie ne gêne la combustion ou ne donne lieu à une lixiviation prématurée. Les tas ont la forme de troncs de pyramide à base rectangulaire. Leur longueur est variable ; la section transversale est un trapèze ayant 6 mètres de base inférieure et 2-, 5o de haut. Ces meules renferment en moyenne 20-9 tonnes de mi-
nerai neuf. Leur nombre permanent est de 6o à 65. Leur construction exige quelques soins particuliers que je vais indiquer. On commence par pratiquer une excavation de î "',5o de profondeur sur l'emplacement que doit occuper la
meule, ou plutôt on enlève complètement la base de l'ancienne. Puis on remplit le vide avec des terres déjà lavées jusqu'au niveau du sol. On dispose ensuite audessus la pyramide de minerai neuf en morceaux. On y ménage des lits inclinés de .scblich au nombre de quatre ou cinq, ayant la direction de la longueur et destinés à empêcher une communication trop facile entre les diverses parties de la meule et à intercepter les courants d'air transversaux. On dispose par-dessus le tout une couverte de terre lavée sur le, 12 ou 0m. 15.
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On a soin de ménager à l'aide de bûches de bois aux angles inférieurs de petites chambres où l'on place du menu bois et des copeaux. La meule est prête alors et on met le feu au combustible. Au bout d'un jour, il est complétement brûlé ;
on bouche les vides qu'il a laissés, et la combustion, alimentée seulement par le soufre des pyrites, se propage vers l'intérieur. On embrasait autrefois la masse au moyen de cheminées ménagées dans l'intérieur ; mais le vent contrariait la marche du feu qu'il rejetait sur le minerai déjà grillé, tandis qu'il vient maintenant en aide à la propagation de la combustion. L'opération marche d'elle-même, et on n'a qu'a exercer une surveillance active pour éviter que la chaleur ou les courants d'air ne donnent lieu à des explosions partielles qui feraient sauter la couverte. Au bout de cinq à six semaines, le soufre commence à paraître et on fait la récolte. Quand les dégagements gazeux ont completement cessé, ce qui arrive au bout de huit à neuf mois, on laisse refroidir un mois, puis on enlève la couverte et on reprend les matières qui sont portées sur l'aire de cassage.
Cette méthode satisfait assez bien aux conditions de lenteur et d'oxydation progressive qui sont nécessaires ; mais on ne peut se dissimuler qu'elle est défectueuse sous plusieurs rapports. Les meules sont, en effet, exposées à l'action variable des vents. La quantité de soufre recueillie est relativement très-faible, et enfin les matières repassées qui forment la base des tas se trouvent placées pour le grillage dans de très-mauvaises conditions. On a cherché à remédier à ces inconvénients par l'emploi d'appareils qui ont été construits pour la première fois à Mühlbach et qui portent le nom de fours styriens (Pl. IX, fig. î et 2).