Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
45o
ÉTABLISSEMENTS
gaz est augmentée comme celle de la descente des charges ; elle l'est encore par l'influence du frottement sur la paroi supérieure qui force le courant à se rabattre pour gagner l'ouverture du gueulard. Le gaz reste donc
plus longtemps au contact du minerai et peut mieux se dépouiller de la température qu'il a acquise (1). Les hauts-fourneaux qui servent à la fonte crue sont au nombre de deux (Pl. VIII, fig. Set 4): ils consistent en une cuve légèrement conique vers le haut, ayant 8"',6o de hauteur, f mètre et om,8o de diamètre à ses extrémités ; à sa partie inférieure se trouve un creuset rétréci; elle se termine au sommet par un entonnoir très-évasé. La section est partout circulaire. Les tuyères sont à une hauteur de f"',15 au-dessus du fond ; elles sont au nom-
bre de deux et horizontales. On les avait d'abord disposées de manière que leurs axes fissent entre eux un angle de 1200 pour mieux répartir le vent ; la pratique les a fait depuis établir parallèlement, à côté l'une de l'autre. Les buses sont en tôle. L'orifice est circulaire et de o', o87 de diamètre. Pour pouvoir régler la vitesse, on a introduit dans le cône creux un cône plein, qu'on
avance à l'aide d'une tige filetée de manière à faire varier la section d'écoulement. La pression est de om,o8 à om,o9 de mercure, mais elle éprouve une variation périodique qui tient à la nature' de la machine soufflante.
(i) Ces considérations théoriques ne doivent être prises que comme des aperçus. Elles sont du reste justifiées par le sentiment général des anciens ouvriers, chez lesquels il n'y a a eu qu'une voix pour condamner les plans des hauts-fourneaux à cuivre noir, lorsqu'ils sont arrivés du ministère. Ces hommes soutenaient, sans pouvoir donner de raisons précises à l'appui de leur opinion, que pour faire de bon cuivre noir il était nécessaire d'avoir des fourneaux bas et inclinés. L'expérience a justifié cette manière de voir,
D'AGORDO (HAUTE - VÉNÉTIE).
451
Lorsqu'on remet un fourneau en marche, la maçonnerie se trouve déjà prête, car on fait les réparations immédiatement après la mise hors feu ; on s'occupe alors de rétablir le fond, on reprend dans les magasins la brasque lourde et on commence par l'humecter de nouveau ; pour cela on l'étend sur le sol avec un histrument appelé redagolo, formé d'un demi-cercle en bois
-avec un manche perpendiculaire ; on y fait quelques trous dans lesquels on verse de l'eau, puis on ajoute de nouvelles couches qu'on prépare de même ; on laisse
la masse se pénétrer d'humidité pendant six heures après quoi elle se trouve prête. On commence par établir devant le four une masse puissante de brasque ; pour cela on opère par couches de om,o8 à o, o , qu'on étend avec le redagolo et qu'on bat à la pelle ; on appuie ensuite avec un caillou plat, et enfin avec une masse de fer chauffée pour éviter l'adhérence. Pour faire tenir
les diverses couches ensemble, on a soin de rayer la surface avec l'angle du redagolo avant de jeter de nouvelle brasque ; on fait alors dans l'intérieur, en opérant de même, la masse inclinée, qui s'élève jusqu'à quel (lues centimètres de la tuyère ; on forme sa superficie sur une épaisseur de o, 10, avec la brasque de surface, plus charbonneuse et plus facile à échauffer au commencement de la campagne. Ce talus se prolonge hors du four ; on recoupe cette partie sous un angle plus rapide ; puis, après avoir disposé un mandrin de bois un peu conique, on établit au-dessus une digue de brasque au milieu de laquelle se trouve ainsi ménagé le trou de coulée. Il ne reste plus qu'à pratiquer dans la masse extérieure les deux creusets, qui sont aussi munis de trous de coulée, pour laisser échapper sur le sol de l'usine les matières qu'ils contiennent. Ce travail dure neuf à dix heures.
Mise
en eampagne