Annales des Mines (1856, série 5, volume 9) [Image 304]

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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

montrent la possibilité de produire artificiellement de très-bonnes c. haux hydrauliques, en soumettant à la cuisson des mélanges intimes de calcaires avec du sable très-fin ou avec du silex porphyrisé. Dans le paragraphe relatif à l'action chimique des eaux de la mer, nous avons indiqué, comme condition principale de stabilité des mortiers à chaux hydrauliques, la présence d'une proportion de chaux libre en rapport avec l'acide carbonique contenu dans l'eau de la mer. Cette condition paraît avoir été parfaitement remplie à Marseille pour les mortiers faits avec les chaux du Theil , puisque clans les échantillons proposés l'analyse n'indique plus qu'une proportion très-faible de chaux soluble dans l'eau. L'excès de chaux a dû se dissoudre

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SUR LES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

contenant un excès de chaux beaucoup moindre; on obtiendra certainement de très-bons résultats par la cuisson médiocre d'un mélange très-intime de silex porphyrisé et de calcaire à peu près pur, dans les proportions suivantes Silex porpbyrisé Carbonate de chaux.

ao à 22 80

78

100

100

Pour employer les chaux du Theil ou des chaux analogues, il faudrait pouvoir combiner une partie de la chaux en excès avec l'acide carbonique, par une longue exposition à l'air atmosphérique, ou encore diriger la cuisson de manière à laisser une notable proportion de carbonate de chaux non décomposée.

en partie dans l'eau et en partie être transformé en

TABLEAU D. - Analyse des blocs immergés en avant de

carbonate de chaux insoluble. On peut se rendre compte de l'énorme excès de chaux caustique libre que renfer-

la prise ou se carbonater avant et après la solidifi-

Les blocs ont été fabriqués dans des conditions spéciales, que nous ferons connaître dans la seconde partie de notre mémoire ; on a employé pour le mortier destiné à relier les cailloux des mélanges de sable et de ciments naturels et artificiels de Parker, Medina et Portland. Les blocs sont immergés depuis plusieurs années et ne manifestent aucune trace de décomposition. Les analyses se rapportent par conséquent à des matériaux hydrauliques

cation.

d'excellente qualité.

ment les produits de la cuisson des calcaires du Theil en comparant la composition des mortiers à celle des chaux, ramenées toutes les deux à contenir la même proportion de silice. Un tiers environ de la chaux totale n'est pas combinée avec la silice et doit se dissoudre dans l'eau avant

Ces observations permettent de comprendre que les

chaux du Theil peuvent donner de très-mauvais résultats si on les emploie sans précautions spéciales dans les ports de la Manche, c'est-à-dire dans des conditions bien différentes de celles dans lesquelles elles réussissent dans la Méditerranée.

Nous pensons que pour les ports de la Manche il sera indispensable d'employer des chaux hydrauliques

la digue à Cherbourg.

Le sable employé ne contenant pas de calcaire, l'acide carbonique indiqué par l'analyse provient certainement de l'air atmosphérique et de l'eau de la mer. Il a été absorbé par la chaux libre pendant la préparation des blocs et principalement après l'immersion : sa proportion est assez faible, et cela devait être, puisque les ciments employés ne contiennent qu'une petite quanlité de chaux libre. Les échantillons analysés ont été