Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 258]

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MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSANTE.

manière on peut s'en rendre compte. Au moment de l'éruption du basalte, il est vraisemblable qu'il s'est produit des infiltrations d'eaux chaudes et minérales. Leur existence est démontrée par le développement de

la baryte sulfatée, des carbonates, des zéolithes, des sulfures métalliques et des minéraux des gîtes métallifères, qui s'observent dans les fissures des différentes roches enveloppant le basalte. Dès lors ces eaux qui contiennent des bases ont pu dissoudre de la silice dans les parties argileuses et introduire, au contraire, de l'oxyde de fer et des alcalis. Ces réactions se sont sans doute opérées sous une forte pression et hune température élevée.

L'association du jaspe-porcelanite avec des minéraux d'origine évidemment aqueuse, démontre donc qu'il n'est pas le résultat d'une action ignée proprement dite. Il ne serait pas exact de le comparer à la porcelaine et aux produits agglutinés par la chaleur seule. La composition et le gisement du jaspe-porcelanite , la nature des minéraux qui lui sont associés, font voir, au contraire, que l'action aqueuse a joué un rôle important, et même le rôle principal. On a pu remarquer qu'il existe la plus grande S 124. Analogie analogie entre le jaspe-porcelanite et la palagonite. entre le jaspe porcelanite En effet, ces deux substances contiennent de l'eau et et la palagonile. sont à un état semi-vitreux ; elles ont aussi la plupart de leurs caractères communs. Le jaspe-porcelanite est, il est vrai, beaucoup plus riche en silice, et il ne se laisse pas décomposer par les acides; mais, quoi qu'il en soit,

il est possible que ces deux roches métamorphiques aient été produites de la même manière ; dans ce cas, leurs différences tiendraient seulement à ce que la roche

métamorphosée était clastique et trappéenne pour la palagonite, tandis qu'elle était argileuse et riche en silice pour le jaspe porcelanite.

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J'ai d'ailleurs fait observer que le jaspe-porcelanite se rapproche du rétinite par l'ensemble de ses caractères. Car il a une couleur noire, un éclat serni-vitreux, une cassure inégale et conchoïde. De plus, sa composition chimique à Essey est presque la même que celle du rétinite de la Sardaigne (1). Cependant, le jaspe-porcelanite diffère complètement

du rétinite par l'absence de cristaux de feldspath orthose et de mica. Quand on l'examine à la loupe, on retrouve même la structure sédimentaire de la roche qui lui a donné naissance. En outre, à Essey, il s'attaque beaucoup moins par la potasse que le rétinite; en sorte que la silice ne semble pas y être à l'état d'opale (2). Toutefois il ne me paraît pas impossible qu' à de grandes profondeurs cette roche métamorphique devienne plastique, et qu'elle forme alors des filons de rétinite.

On se rappelle que l'étude des roches siliceuses vi-

trifiées nous a déjà conduit à la même conclusion (p. 282). Par conséquent, il semblerait que le rétinite peut provenir de l'action que les roches trappéennes exercent dans l'intérieur de la terre sur les roches siliceuses ou sur les roches argileuses riches en silice. 20 Jaspe. - Le jaspe proprement dit comprend une multitude de variétés qui passent l'une à l'autre et qui peuvent se trouver réunies dans le même gisement. Il me suffira d'en distinguer deux : le jaspe tendre et le jaspe dur. Le jaspe tendre a une dureté qui ne dépasse pas celle du feldspath ; elle est inférieure à celle du jaspe le mieux

caractérisé. Il peut s'agglutiner, ou même fondre au (a) Bulletin de la société géologique, 2e sér t. Xi, oo5. Rétinite de la Sardaigne. (2) De l'action des alcalis sur les roches. (Bulletin de la société géologique, t. XI, p. 127).

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Jaspe.