Annales des Mines (1858, série 5, volume 14) [Image 177]

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SYSTEME D'ÉCLISSES ESSAYÉ

SUR LA LIGNE DE NEVERS A ROANNE,

Tels sont les avantages principaux qui paraissent devoir appartenir à ce nouveau système d'éclisses. Il faut attendre les résultats de l'essai en grand qui vient d'être commencé; mais tout porte à croire qu'ils seront satis-

rieure à celle des rails, le serrage des boulons permet de rappeler les deux rails contigus d'une manière complète et d'assurer la coïncidence exacte de leurs extré-

faisants, et que les joints de ce système seront meilleurs et se maintiendront plus longtemps que ceux de

dans les zones brillantes laissées à la surface des rails par le passage des véhicules. Dans les voies ordinaires, au contraire, ces zones éprouvent presque toujours, en

la voie ordinaire. Aces avantages, s'enjoignent quelques autres qui, pour être indirects, n'en seront pas moins importants. Les portées de joint pouvant, d'après les essais du tableau B, aller jusqu'à o'n,8o sans être infé-

rieures comme résistance aux portées intermédiaires, on pourra arriver sans peine à la constance des espacements de traverses, condition très-importante pour assurer l'égalité d'assiette, d'où dépendent principalement la bonté et la durée de la voie. Les joints ayant plus de résistance et n'étant plus sujets aux mouvements de flexion et de charnière qu'ils éprouvent dans les voies à coussinets et à éclisses de petite section, les traverses n'auront plus la même tendance à se débourrer, et Feutretien se ressentira également de la diminution de main-d'oeuvre qui en résultera. Enfin la pose a déjà démontré l'existence d'un autre avantage également précieux, c'est la suppression presque complète des jarrets dans les courbes. Ces jarrets sont très-sensibles sur certaines voies à coussinets de joint ou même éclissées, dès que le rayon de la courbe est un peu faible ; la cause en est due, avec le coussinet de joint, à la compressibilité du coin en bois, et avec l'éclisse, à l'insuffisance de la roideur des éclisses dans le sens horizontal , d'où résulte leur voilement dès que l'on essaye, par le serrage des boulons, d'amener les deux rails assemblés à une coïncidence exacte. Dans les joints avec éclisses enveloppantes, au contraire, la section, et par suite la roideur de ces pièces étant supé-

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mités. Ainsi remarque-t-on une continuité parfaite

passant d'un rail au suivant, un déplacement trèsétendu : elles sont la plupart du temps rejetées d'un bord du champignon à l'autre (fig. i6), de ab à cd, ce qui indique que les roues, en passant sur le joint, changent brusquement de rayon de roulement, d'où doivent résulter des secousses et des effets de glissement trèsfâcheux au point de vue de la douceur de la locomotion et de la résistance à la traction.

La seule objection de pratique qu'on puisse faire, selon nous, à ce système, se fonde sur l'écartement laissé à dessein (page 25) entre les ailes inférieures cf, c'f (fig. 9). Il est à craindre que, par suite, ces ailes ne viennent à vibrer et à ébranler rapidement les écrous des boulons. Pour y remédier, nous avons intercalé entre ces deux ailes une bande de feutre destinée à amortir les vibrations. L'expérience seule peut apprendre si cette disposition est motivée et efficace (1). (i) Un moyen plus sûr d'empêcher ces vibrations consisterait à employer la disposition représentée fig. 17, 18 et i9. Les deux boulons du bas sont remplacés par cinq rivets ; les ailes inférieures étant mises en contact; le profil intérieur des deux éclisses est tel que lorsqu'elles sont rivées l'une contre l'autre ; l'espace réservé entre leurs portées de contact avec le.

rail est un peu plus faible que l'épaisseur du rail dans les points correspondants de son profil. Le région c (fig. 17) pré-

sente une épaisseur de io millimètres seulement : en outre, les bords extrêmes des éclisses, dans les portées de contact, sont arrondis à la lime, de manière à laisser une entrée con-