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BULLETIN.
Renseignements sur les établissements métallurgiques du gouvernement du Paraguay, à Ibicuy. Pendant le cours d'un voyage d'études que je viens de faire jusqu'aux anciennes Missions jésuitiques, je n'ai pas manqué de visiter la fonderie d'Ibicuy appartenant à l'État. Cet établissement est la seule usine que possède le Paraguay, et le
Semanario ne cesse d'en signaler l'existence comme une preuve éclatante des nombreux progrès qu'il attribue à l'administration de M. le président Lopez. Sous ce double rapport, j'ai tenu à m'en rendre compte par moi-même. L'usine d'Ibicuy est située à iitti kilomètres environ au sudest de la capitale et à 27 kilomètres du village d'Ibicuy, à la pointe méridionale de la chaîne connue sous le nom de Cordillerila et au débouché d'une gorge formée par un ruisseau qui porte également le nom d'Ibicuy. Cette position est heureusement choisie sous le rapport de l'abondance des eaux et de la proximité du combustible, toutes les montagnes environ-
nantes étant couvertes de superbes forêts. Elle n'est point aussi favorable en ce qui concerne les matières premières, qu'il faut aller chercher à des distances plus ou moins grandes.
L'argile pour la fabrication des briques réfractaires manque absolument. 11 faut demander la castine aux terrains calcaires de Paraguay, qui sont à plus de 65 kilomètres. Quant au minerai, le gisement le plus rapproché est celui de fer spéculaire de Quiquiho situé à ah kilomètres au moins. Son existence d'ailleurs n'a été bien constatée que tout récemment, et il n'est pas encore exploité ; il n'a même pas été fait d'essais sur l'importance du rendement, et ce minerai qui semble, au surplus, de bonne qualité, ne paraît pas devoir être très-abondant. Un gisement de fer analogue à celui de Quiquiho, a été der-
nièrement découvert sur le territoire de Paraguay; il n'a pas été fait jusqu'à présent d'études qui passent faire apprécier l'importance de cette découverte. La montagne de Jaquary, à ti kilomètres environ au sud du village de Claapucu et à près de 60 kilomètres de la fonderie, renferme une mine de fer spathique. Le minerai est d'excellente qualité et a rendu jusqu'à 65 P. 100, mais il ne se présente
qu'en filons très-minces qu'il faut aller chercher à d'assez
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grandes profondeurs, et les difficultés de l'exploitation l'ont fait abandonner. Dans l'état actuel, l'usine d'Ibicuy est alimentée par la mine de San-Miguel située à plus de 70 kilomètres, près de l'ancienne Mission du même nom. Le minerai extrait de roches quartzeuses qui se trouvent à fleur de terre, au pied de la montagne d'Arazare et à 5 kilomètres du village de San-Miguel, est transporté jusqu'au Tebicuary éloigné de i6 kilomètres environ; il est embarqué sur des canots pour remonter le Mourjapey, affluent navigable du Tebicuary, jusqu'à A kilomètres de
l'usine; là il est mis de nouveau sur des charrettes. Il ne rend que de 25 à 50 p 100. Quant à l'établissement en lui-même, il consiste en un hautfourneau, en deux foyers d'affinage pour le fer, un autre pour
le cuivre, et des ateliers où l'on forge et moule le fer. Il comprend en outre les logements nécessaires pour les ouvriers et pour le détachement de troupes que l'administration y maintient, bien qu'il n'ait point conservé le caractère de pénitencier qu'il avait dans le principe. La soufflerie du haut-fourneau est mue par l'eau dérivée du ruisseau dibicuy ; il ne fonctionne qu'à des intervalles irréguliers et nécessite chaque fois des réparations plus ou moins fortes à cause du défaut de briques réfractaires. On n'y a jamais coulé plus de 700 arrobes (8.050 kilogrammes) à la fois, mais il pourrait en produire davantage. La fonte est blanche, dure et très-casante. On coule à ibicuy
toute espèce de pièces de fonte tels que galeries pour balcons, pièces pour les machines à vapeur, et jusqu'à des canons de vingt-quatre; on y forge aussi toute sorte d'instruments et de pièces de fer; mais ces divers produits fabliqués exclusivement par des ouvriers paraguayens ne s'obtiennent que lentement, en petite quantité et sont fort grossiers. Ils ne peuvent dès lors être considérés que comme des essais et ne sauraient suffire aux besoins d'un arsenal de quelque importance, et encore
moins à ceux d'un commerce tant soit peu étendu. Il est vrai que ce commerce n'existe pas ici ; en dehors des importations faites pour le compte du gouvernement, il ne s'introduit pas 100 arrobes (i.150 kilos) de fer par an. Aussi le prix actuel de 0 piastres par quintal (40 kilos) est-il purement nominal, et il est très-certainement encore inférieur aux prix de revient des fers d'Ibicuy. Quelques rapprochements que j'ai tout lieu de croire exacts