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GÎTES DE SEL EN ALGÉRIE.
GÎTES DE SEL EN ALGÉRIE.
On peut supposer approximativement que le prix de revient du kilomètre sera de loo.000 fr. pour une seule voie ferrée. D'après cela, l'embranchement des Zahrez coûterait 16 millions, chiffre assez élevé pour qu'on ajourne l'exécution du projet. Si le chemin de fer central remontait jusqu'auprès de Boghar, l'embranche-
ensuite petit à petit et donne lieu à une vaste plaine uniforme dont le fond, légèrement déprimé, est couvert d'une végétation plus active qu'ailleurs. Celle-ci est formée d'alpha et d'une petite plante grasse qui est
ment suries Zahrez deviendrait plutôt exécutable, parce
qu'il n'aurait à traverser qu'un terrain presque plat, sans aucune difficulté notable. Ce chemin aurait loo kil.
environ de longueur, qui, à raison de 5o.000 fr. le kilomètre, coûterait 5 millions, et permettrait d'alimenter les principaux centres qui seront répartis sur la voie ferrée centrale allant d'Oran à Constantine, lorsque la population européenne sera devenue plus compacte
en Algérie ; à l'exploitation des salines, on pourrait joindre alors celle des gîtes de sel gemme du Ran-elMelah et d'Aïn Hadjera. Il est peu probable que les sels des Zahrez puissent être utilisés par le commerce d'exportation par la voie
de mer. En effet, pour arriver à Alger, ces sels devraient parcourir environ 275 kil., et à raison de of, Io
par tonne et par kilomètre, ils seraient grevés de 27',5o de frais de transport par tonne. Comme les salines de la Méditerranée livrent aujourd'hui le sel à raison de 10 fr. la tonne, il serait impossible de leur
faire concurrence au moyen des sels du bassin des Zahrez. Ceux-ci ne nous paraissent susceptibles d' emploi
que dans la consommation africaine, et leurs débouchés ne seront considérables que dans un avenir, sans doute, assez reculé. A partir de Guelt-el-Settel , la route carrossable descend dans le bassin des Zahrez et suit d'abord la vallée
de l'oued Kaïder, qui aboutit dans le Zahrez Rharbi. Cette vallée est d'abord assez prononcée, elle s'efface
broutée par de nombreux chameaux. Le sol se compose
de sables quartzeux jaunâtres, assez consistants, qui sont des débris des couches de grès du djebel Kaïder, prolongement du djebel Oukeïl. A 8 kil, du caravansérail de Guelt-el-Settel , le terrain devient assez ferme, blanchâtre et farineux. Au premier abord, il nous a paru semblable au sol gypseux des environs de la Senia, sur les bords du grand sebkha d'Oran. Sa composition est indiquée dans le tableau D, analyse n° 2 o (p. 577). Elle montre en effet que la roche est très-riche en sulfates de chaux et de magnésie. Poste En approchant d'el Messerar, poste situé au milieu d'El Messerar. du bassin des deux Zahrez, le terrain devient éminemment sablonneux, et l'on aperçoit devant soi un long cordon blanc, qui paraît indiquer une ligne de niveau commune aux deux cuvettes des Zahrez, comme si, primitivement, ils n'avaient formé qu'un seul et même bassin. L'évaporation, combinée avec un changement dans le régime des eaux affluentes, aurait, dans ce cas, produit à la longue la séparation des deux Zahrez par suite d'un léger bombement du sol, qui aurait existé Dunes de sables primitivement, suivant l'axe transversal de la cuvette aveacsrices Messerar. commune. Ce cordon blanc est formé par une ligne de dunes de sable qui a 1. 000 mètres environ de large et 2 à 5 mètres de hauteur au-dessus de la plaine diluvienne inclinée de 2° à 5° vers le centre du bassin général des Zahrez. L'administration de la guerre a fait
creuser cinq ou six puits au milieu de ces dunes, à l'ouest
de la route, et a trouvé de l'eau à 2 ou 5 mètres de profondeur.