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GÎTES DE SEL EN ALGÉRIE.
GÎTES DE SEL EN ALGÉRIE.
castrées à la surface du gîte de sel gemme, viennent
d'épaisseur, Ce sel est employé pour les garnisons de Boghar, Djelfa et Laghouat. Il est très-pur et compa-
confirmer cette manière de voir.
Le sel gemme est très-abondant dans le Rang-elMelah ; y forme des talus très-abrupts qui atteignent 55 mètres de hauteur verticale et peuvent suffire à une exploitation à ciel ouvert, faite sur une grande échelle
pendant une longue série d'années. Ce sel est gris bleuâtre en masse, et zoné de diverses nuances à peine distinctes les unes des autres. Il n'est pas stratifié. La face supérieure de l'amas de sel gemme est très-irrégulière. Elle est recouverte presque partout par un magma composé de fragments à angles vifs d'une roche silicatée de couleur variable, jaune-, verte, rouge, violette, réunis par un ciment grisâtre qui est un mélange d'argile et de petits cristaux de gypse. Tout cet ensemble d'argile et de plâtre se ravine avec la plus grande facilité par l'action des agents atmosphériques. De plus, la dissolution du sel par les eaux souterraines donne lieu à de grands vides intérieurs qui s'effrondent de temps
en temps et produisent à la surface du gîte des crevasses et des entonnoirs plus ou moins larges et plus ou moins profonds. Toutes ces causes réunies déterminent des accidents bizarres, fantastiques, qui font du Rocher-de-Sel un magnifiquespectacle pour le voyageur
qui arrive fatigué par la monotonie de la plaine uniforme des Zahrez.
Plusieurs sources très-riches en sel marin émergent du Rocher-de-Sel et vont se jeter clans l'oued Melab. Leurs bords se couvrent de croûtes salines par l'évaporation spontanée. L'administration de la guerre a fait disposer le long de ces sources des bassins en argile damée où les eaux salées sont emmagasinées, et déposent par cristallisation des couches de sel marin de io à 12 centimètres
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rable au sel gemme blanc du Rang-el-Melah. Mais le sel gemme gris est souvent mélangé de nodules de roche
argileuse et trop impur pour être employé à l'alimentation à l'état brut. Les Arabes se servent de préférence du sel en roche qu'ils exploitent à ciel ouvert à l'aide de pics. Cette exploitation est très-difficile à cause de la dureté de la roche, et ne paraît pas se faire aujourd'hui sur une grande échelle. '
Pour subvenir aux besoins croissants de l'armée, il suffit d'augmenter le long des sources le nombre des bassins de cristallisation en argile damée. Ces sources bien aménagées peuvent fournir annuellement ILI.. 000 tonneaux de sel ; ce qui correspond à une population de 1.400.000 âmes. Si l'on voulait tirer un grand parti industriel du gîte de sel gemme , il faudrait exploiter directement la roche saline elle-même. Cette exploitation se ferait d'abord à ciel ouvert dans un grand cirque naturel de oo mètres environ de diamètre à la base, et d'un abord très-facile.
Plus tard, elle devrait être remplacée par une exploitation souterraine par puits et galeries. Les produits de la mine fourniront, par un simple triage, du sel assez pur pour être employé à l'état brut. Mais il en résultera de nombreux déchets dont on tirera parti en les dissolvant avec de l'eau de l'oued Melah, et faisant cris-
talliser spontanément les dissolutions qu'on opérerait dans des bassins en argile damée disposés le long de la rivière. On écoulerait les produits de la mine au moyen du chemin de fer indiqué ci-dessus. Le gîte de sel gemme d'AM-Hadjera est situé à 44 ki-
lomètres ouest de Djelfa. Il est analogue, par sa ma-