Annales des Mines (1859, série 5, volume 15) [Image 302]

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SUBSTITUTION DES CUAEBONS CRUS AU COKE

suppression de la fumée. Mais tous les éléments de la solution du problème, même dans les cas particuliers, méritent d'être connus.

Les difficultés que présente l'emploi des charbons crus sont de deux natures : la production de la fumée, et la rapide destruction des barreaux des grilles. Ces deux inconvénients ne sont pas d'ailleurs, tant s'en faut, toujours réunis. Certaines houilles, riches en ma-

tières volatiles, et à distillation rapide, partant trèsfumeuses, ne détruisent pas plus les barreaux que ne le

fait le coke. D'autres, produisant très-peu de fumée, détruisent les barreaux avec une extrême rapidité. Comme exemple de la première classe, je citerai les houilles de Saarbrücke , employées couramment pour

la traction des marchandises sur le chemin de fer de l'Est. Elles produisent beaucoup de fumée, mais la durée des barreaux paraît être à peu près la même avec ce combustible et avec le coke. Elle était même beaucoup moindre avec celui-ci avant que les mécaniciens, éclairés par l'usage de la houille, avec laquelle un feu bas est de rigueur, eussent songé à procéder de même avec le coke (1). C'est à la seconde classe qu'appartiennent les char-

bons du pays de Galles, qui ont été l'objet des expériences rapportées par M. Tomlinson. Le grand bassin carbonifère du pays de Galles s'étend dans les comtés de Caermarthen, Pembroke, Monmouth (i) Je n'ai pu encore constater la durée absolue des barreaux, la dépense de l'entretien des grilles étant confondue avec d'autres. On ne peut y suppléer par des observations faites

dans un dépôt déterminé, les barreaux passant constamment d'une machine à l'autre, et n'étant pas, comme celles-ci, affectés à un dépôt unique. Une expérience comparative va être faite sur deux machines alimentées l'une au coke, l'autre à la houille.

579 et Glamorgan. Il renferme de nombreuses variétés de charbons, depuis l'anthracite, jusqu'aux houilles bitumineuses exploitées près de Pontypool, de Clydach , etc. Le Taff Yale Railtvay (de Merthyr Tydwill à Cardiff), DANS LES LOCOMOTIVES.

forme un des principaux débouchés du bassin, et est parfaitement placé pour choisir entre les diverses variétés de charbons la mieux appropriée à son propre usage. Mais on fut, dès le début, arrêté par la difficulté indiquée plus haut. Les barreaux se ramollissaient et se déformaient au point de rendre le service impossible. Rarement pouvaient-ils faire un service de deux jours sans être repassés à la forge, et il n'y avait même pas une

machine qui n'eût , chaque jour, plusieurs barreaux complètement hors de service. Cette action n'était pas également prononcée avec tous les charbons. Le charbon maigre (Steam Goal), provenant de la couche supérieure

dite de quatre pieds, d'Aberclare , qui appartient au terrain houiller, était un peu moins destructeur que les autres ; comme il a d'ailleurs l'avantage d'être trèspur et de ne pas produire de fumée, c'est sur lui que se fixa le choix des ingénieurs. Mais bien qu'un peu atténuée par quelques précautions, et surtout par la marche à feu très-bas, (o°',22 à om,25 pour les trains

ordinaires, orn,58 au plus pour les trains les plus lourds), la détérioration des grilles conservait une gravité telle qu'on ne pouvait songer à marcher dans de semblables conditions. M. Tomlinson imagina alors de protéger la grille en la recouvrant de fragments de briques réfractaires de 4o à 45 centimètres cubes, de manière à former (Pl. VI, fig. 5 et 6), une aire bien perméable, sur laquelle on

charge le combustible. On a réussi ainsi à préserver complètement les barreaux, qui durent en moyenne quatre mois, avec un parcours journalier de 164 kil.