Annales des Mines (1860, série 5, volume 18) [Image 162]

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AZOTE ET MATIÈRES ORGANIQUES.

RÉSUMÉ.

ganiques ; en tous cas, elles en ont beaucoup moins que les roches normales desquelles elles dérivent. Il peut arriver, il est vrai, qu'une roche soit imprégnée de bitume postérieurement à sa formation ; mais c'est un cas très-exceptionnel. Le métamorphisme tend donc à di-

dures, comme les os et le bois qui constituent leur sque-

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minuer les matières organiques, et quand il est trèsénergique, il les détruit même complètement. 99

Temps.

Les agents susceptibles de modifier les matières organiques peuvent être tantôt instantanés, tantôt plus ou moins lents. La chaleur est un agent instantané, mais les effets produits par l'atmosphère et par l'eau sont souvent très-faibles ; en sorte qu'il est nécessaire aussi de tenir compte du temps. Lorsqu'on compare des corps organisés appartenant à une même espèce, leur azote diminue généralement à mesure qu'on descend dans la série des terrains ; par conséquent, toutes choses égales, les substances mi-

nérales ont d'autant moins d'azote et de matières organiques solubles ou volatiles qu'elles appartiennent à une époque géologique plus ancienne. On le constate facilement pour les os et pour les végétaux fossiles.

Il faut observer cependant que la proportion des matières organiques ne dépend pas seulement du temps ; elle dépend aussi de la nature des matières organiques et des roches qui les renferment, ainsi que des modifications spéciales que ces dernières ont g too. La résistance des matières organiques à la destruction est très-inégale.

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lette, subissent des transformations qui s'opèrent le plus souvent avec une extrême lenteur. En tout cas, les animaux résistent beaucoup moins bien à la destruction que les végétaux ; et au-dessous du terrain diluvien, les os fossiles contiennent moins d'azote que les combustibles minéraux. Les végétaux, étant très-riches en carbone, jouissent par cela même d'une grande inaltérabilité. De même lorsque certaines parties des animaux résistent très-bien à la fossilisation, comme l'encre des céphalopodes, elles sont généralement très-riches en carbone. Si la stabilité des matières organiques semble augS soi. mentée par le carbone, elle est au contraire diminuée es1(érnr;ien, par l'azote. Il est facile de le constater pour les matières rapidement organiques animales qui contiennent une proportion plusegreande notable d'azote, car leur destruction est généralement ,,,PeTepcltbioonne. très-rapide. D'un autre côté, on peut observer que la plupart des minéraux organiques sont des carbures d'hydrogène ; ceux qui renferment de l'oxygène sont peu nombreux, et ceux qui renferment de l'azote le sont encore moins.

Généralement ils ne contiennent que peu ou point d'azote et ils sont au contraire riches en carbone. Or

éprouvées.

ces minéraux, par cela même qu'ils se trouvent à l'intérieur de la terre, présentent relativement à la fossilisation une très-grande stabilité.

Les corps organisés présentent surtout une résistance très-inégale à la destruction. A la surface du sol, ils disparaissent assez promptement par l'action de l'atmosphère, et leurs débris contribuent à former la terre végétale. Lorsqu'ils sont enfouis et fossilisés, leurs parties molles, comme les chairs et les feuilles, ne tardent pas à se détruire ; tandis que les parties

explique d'ailleurs comment les roches stratifiées contiennent moins d'azote quand elles sont formées d'animaux que lorsqu'elles le sont de végétaux. Et en effet, les schistes fossilifères du lias, les schistes à trilobites et à graptolithes du terrain silurien, la craie composée de foraminifères, le tripoli dans lequel on ne distingue

La faible stabilité des matières fortement azotées