Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 131]

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FUSION DE L'ACIER

AU FOUR A RÉVERBÈRE.

percée au fond d'un trou qui est bouché au moyen d'une forte tige en fer garnie de terre séchée. La poche pleine de

rouge depuis deux jours, on a chargé les paquets de limes dans les cornues à ka suite du four à dix heures du soir, en ajoutant quelques morceaux de charbon de bois destinés à prévenir l'oxydation par leur transformation en acide carbonique. Les cornues n'étaient pas encore rouges, ayant été laissées ouvertes jusque-là. Elles ne devaient atteindre cette température que dans la nuit, par l'échauffement des massifs. Les portes des cornues, faites en tôle forte garnie de terre intérieurement, et assujetties par des charnières, furent fermées et lutées aussi hermétiquement que possible. Ordre fut donné au chauffeur d'élever pendant la nuit le four au blanc soudant. Le 2 o décembre, à huit heures du matin , le four étant porté au blanc éblouissant par le simple tirage naturel, chargea environ 5oo kil, de verre à bouteille sur la sole. On donna le vent à huit heures et demie; à neuf heures et demie, le verre était fondu et à un haut degré d'incandescence. On chargea aussitôt les paquets de limes dans ce laitier. Mais on s'aperçut que ces limes, qui étaient portées

forte oxydation , due à des fentes qui s'étaient faites dans les cornues et au jeu que les portes avaient .pris par suite de la dilatation des tôles de l'armature. Il s'était ainsi établi un courant d'air qui avait consumé le charbon et oxydé les limes, principalement à l'entrée des cornues. Par suite de la longueur des limes et de la grosseur un peu trop forte des paquets, on ne put charger d'abord que 4 oo kil. d'acier. Il parut même convenable d'ajouter environ 140 kil. de verre en morceaux, pour mieux garantir le métal. Le char-. gement fut terminé à dix heures du matin, et l'on donna le vent, après avoir fermé et soigneusement luté les portes en fonte du cendrier. A onze heures, les limes étaient complétement affaissées à l'état pâteux au fond du bain de laitier, qui était parfaitement liquide. On chargea sans difficulté les 200 kil, limes restant dans les cornues, ce qui compléta la charge de 600 kil. d'acier. Le vent fut donné de nouveau. A midi et demi, il y avait déjà de l'acier fondu sur la sole, et l'on ne sentait plus en sondant de morceaux durs. A. une heure et demie, tout l'acier était complétement fondu et tellement chaud qu'il rongeait les baguettes de fer qu'on y plongeait. On fit mélanger et brasser le bain par un puddleur qui sentit toutes les matières parfaitement liquides et la sole très-unie. Cet ouvrier ayant laissé son ringard dans le bain quatre ou cinq minutes , le crochet de cet instrument fut corrodé et coupé par l'acier. A deux heures, on procéda à la coulée. Le trou de coulée fut débouché sans difficulté, et l'acier s'écoula dans la poche sous la forme d'un jet incandescent, lançant des étincelles brillantes. Aussitôt qu'on vit apparaître du laitier, le trou fut bouché au moyen d'un bouchon de terre grasse mélangée de charbon de,bois pulvérisé, ajusté sur un disque de fer formant l'extrémité d'une longue barre. Ce bouchage fut effectué sans difficulté. Mais on perdit un peu de

au rouge depuis. plusieurs heures, avaient éprouvé une assez

temps pour enlever la poche à la grue et la porter au-

métal étant amenée an-dessus du moule ou de la lingotière. on lève la tige formant soupape, et le métal fondu s'écoule bien verticalement dans la capacité destinée à le recevoir. Cette verticalité du jet a une importance capitale quand il s'agit de l'acier. En effet, si le jet vient à toucher les parois de la lingotière en fonte, il se fige partiellement, par suite du refroidissement subit qu'il éprouve. De là résulte dans le lingot une paille longitudinale qui ne se ressoude jamais.

Aussi, dans les aciéries, tout lingot touché est rebuté et refondu. La coulée à la quenouille paraît être le seul moyen

d'éviter cet accident, lorsque l'on opère sur de grandes masses.

Le 19 décembre, le four étant chaud et maintenu au