Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
518
FUSION DE L' ACIER
sons qu'il sera toujours facile d'obtenir des caisses étanches, bien supérieures sous ce rapport à nos cornues d'essai, en
l!
employant pour les parois inférieures et supérieures de grandes briques avec joints à feuillure, comme celles qui servent à la construction des caisses de cémentation, et pour les parois verticales des briques ordinaires soigneusement rejointoyées avec de la terre réfractaire. La température très-élevée que subira l'extérieur de ces caisses en glacera la surface et ne fera que les rendre plus imperméables. Ce résultat ne pouvait être obtenu avec nos cornues, qui s'étaient remplies de fentes et laissaient circuler l'air entre elles et l'enveloppe de briques réfractaires dont on les avait tant bien que mal protégées. La clôture de la porte de la caisse n'offre aucune difficulté, car on peut la luter par dehors avec de la terre grasse. Dans ces conditions, et en entourant l'acier de poussier de charbon, l'oxydation sera complètement prévenue. Du reste, même dans nos cornues nous sommes parvenus à l'éviter complètement
par ce procédé. Quant à la cémentation irrégulière de l'acier, elle ne pourrait être que très-faible pendant les 4 ou 6 heures consacrées au chauffage ; elle serait d'ailleurs régulière, la température et la durée étant à peu près constantes. Enfin, il sera toujours possible. de l'éviter d'une manière absolue, en employant des poussiers ayant déjà servi à la cémentation et épuisés, qui abondent dans les aciéries. On sait que ces poussiers ne renfermant plus de principes alcalins ne pi oduisent plus la cémentation, tout en restant propres à prévenir l'oxydation, par leur transformation en acide carbonique et oxyde de carbone en présence
de l'air. Ce charbon sera chargé sur la sole en même temps que l'acier. On y trouvera l'avantage de mieux garantir celui-ci de l'oxydation pendant le chargement, et de lui conserver sa chaleur pendant le trajet de la caisse
à la porte de travail. Le poussier reste flottant sur le bain de laitier et est promptement brûlé ou emporté par le
AU FOUR A RÉVERBÈRE.
519
courant d'air. C'est ainsi que nous avons opéré plusieurs fois, et nous nous en sommes bien trouvés, La consommation de poussier est un article de dépense insignifiant. Ce poussier vaut en effet environ of,Lto l'hectolitre. Or, i hectolitre suffira pour protéger 2 hectolitres d'acier en petits morceaux, pesant 800 kil. C'est donc une dépense de or,o5 par quintal métrique d'acier réchauffé. Nous avons indiqué, à l'art. 15 de nos conclusions, le prix de of,25 par quintal métrique d'acier fondu pour la consommation de verre ou de laitier. Voici les motifs de cette appréciation. En employant des aciers bien purgés de scories par un bon travail au pilon et au laminoir et des houilles aussi peu pyriteuses que possible, le même laitier pourra servir très-longtemps. En effet, sa composition ne peut être altérée que par les débris tombés de la voûte, par les matières corrodées de la sole, ou bien par les cendres de la houille et par les scories ferreuses provenant de l'acier. Or, les matières du four, composées essentiellement de silice et d'alumine, ne peuvent altérer l'innocuité du laitier à l'égard de l'acier. Tout au plus pourraient-elles en diminuer la fusibilité, cas auquel il suffit d'ajouter au bain un peu de chaux ou de calcaire concassé. Les cendres de la houille renferment principalement de la silice et de l'alumine et une très-faible proportion d'oxyde de fer, pourvu que l'on ait soin de choisir des charbons aussi peu pyriteux que possible. Des aciers convenablement fabriqués ne doivent pas contenir plus de i p. 100 de scories, dont la majeure partie devra encore être réduite par le carbone qu'ils renferment et par le po-Lissier de charbon employé au chauffage préalable. En admettant que la propor-
tion du laitier à l'acier soit sur la sole de 700 kil, du premier contre 1,000 du second, nous croyons que chaque
fusion n'introduira pas dans le laitier plus de 2 p. 100 d'oxyde de fer. Il faudra donc huit fusions pour que ce lai-
tier en contienne 16 p. ioo, proportion qui sera encore