Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 171]

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AU FOUR A RÉVERBÈRE.

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FUSION DE L'ACIER

réduite par l'addition de la silice et de l'alumine provenant des matériaux du four et des cendres de la houille. Nous avons constaté que des laitiers ayant servi à quatre fusions d'aciers notablement oxydés et perdant au minimum 5 p. ioo de ce chef, n'exercent aucune action décarburante sur les aciers fondus les derniers. De plus, l'aspect et la

couleur de ces laitiers attestaient que le fer y existait

à l'état de protoxyde, et non de peroxyde. Par conséquent, ils ne pouvaient .exercer d'action décarburante sur l'acier, car l'affinité de la silice pour le protoxyde de fer est trop

énergique pour que ce dernier puisse être réduit par la faible quantité de carbone contenue dans l'acier à l'état de combinaison. D'un autre côté, nos laitiers contenant à la fin au moins 20 p. ioo de protoxyde de fer n'exerçaient point d'action corrosive sur les parois du four. On peut donc admettre qu'en employant des aciers puddlés simplement ébauchés, mais convenablement épurés par un bon cinglage, le même laitier pourra servir pour huit opérations successives. A plus forte raison obtiendrait-on le même résultat avec des aciers cémentés, ou des aciers naturels et de forge, ou bien encore des aciers puddlés corroyés, tous beaucoup mieux purgés de scories que l'acier puddlé simplement ébauché. Dans tous les cas, le chargement doit être opéré de telle sorte que l'acier baigne complètement dans le laitier et ne puisse être oxydé par la flamme. Nous avons indiqué le rapport de 700 à 1,000 comme proportion en poids du laitier à l'acier chargé sur la sole. Voici comment nous établissons ce rapport. La densité du verre ou laitier alumino-calcaire étant de 2,74 en moyenne, 700 kil. de cette substance représentent un volume plein de 255 litres. 1,000 kil, d'acier représentent un volume plein de 125 litres, à la densité de 8, et de 25o litres à la vide.

densité de 4, correspondant à moitié plein, moitié L'acier étant chargé en morceaux dans le laitier en fusion, on voit que le volume de ce laitier et celui qu'occupe l'a-

cier en fragments sont à peu près égaux. Or, les vides de l'acier représentant la moitié de son propre volume, il suffira

de la moitié du laitier liquide pour les remplir, et l'autre moitié du laitier restera pour recouvrir le mélange. Cette

quantité pourra, selon toute probabilité, subir une notable réduction. Tenons donc la proportion de 700 de laitier contre 1.000 d'acier, en poids, comme plus que suffisante pour satisfaire aux conditions d'un bon chargement.

Or, le vieux verre à bouteilles vaut à Paris 22 fr. les Loo° kil., en gros. Le laitier de Couvin n'a coûté que les frais de transport, 15 fr. par 1.000 kil., et il en sera de même toutes les fois que l'on se trouvera à proximité de hauts fourneaux au charbon de bois, Dans ce cas, le prix du

laitier peut descendre extrêmement bas. On devra seulement n'employer que des laitiers provenant de hauts fourneaux où l'on traite des minerais complètement exempts de soufre. Si l'on ne peut se procurer ni verre ni laitier, circonstance tout à fait exceptionnelle, il sera toujours facile d'en composer de toutes pièces avec un mélange de sable, d'argile et de calcaire, dosé de manière à contenir environ : silice, o,6o ; chaux, 0,22; alumine, 0,12 à 0,15; les 3 à G p. 100 de surplus étant représentés par d'autres bases telles qu'oxyde de fer ou manganèse, etc. On pourra ajouter au mélange ou 2 p. ioo de peroxyde de manganèse. Dans tous les cas, les seules conditions essentielles à remplir seront de choisir des sables, argiles et calcaires complètement exempts de pyrites de fer. Si l'on ne pouvait s'en procurer, on se débarrasserait du soufre en soumettant les matières grossièrement pulvérisées à un grillage opéré au moyen des flammes perdues d'un four de fusion ou d'un four à réchauffer. Le mélange destiné à former le laitier sera chargé sur la sole du four de fusion pendant la mise en feu de celui-ci et se liquéfiera promptement. Il en sera de même lorsqu'on renouvellera la charge de laitier. Le mélange introduit dans le four en pleine chaleur sera fondu et suffisamment rassis en 2 heures environ, Il est