Annales des Mines (1863, série 6, volume 3) [Image 83]

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DE BOURBONNE-LES-BAINS.

SOURCES THERMALES

son odeur désagréable, a l'inconvénient d'altérer le cuivre

et le plomb. Si donc, à l'avenir, on voulait encore employer des tubes en bois qui sont notablement plus économiques, on devrait leur donner plus d'épaisseur pour ne pas

être obligé de consolider leurs joints avec des viroles en cuivre; en augmentant leur diamètre on pourrait d'ailleurs agrandir le vide intérieur, et l'on faciliterait ainsi l'ascension de l'eau. On pourrait essayer de confectionner des tubes en bois de sapin que Devaraigne, dans son procès-verbal de 1783, indique comme résistant mieux que le chêne à l'action de l'eau thermale de Bourbonne. Malheureusement, on ne voit pas de raison bien sérieuse à l'appui de cette opinion, motivée seulement sur un fait que cet ingénieur annonce avoir observe; mais on se procurerait à peu de frais des bois de cette espèce, dont l'appropriation serait d'ailleurs très-facile. Les tubes en cuivre qu'on dit exister depuis un temps immémorial dans les deux anciennes sources de l'hôpital

militaire, sont en assez mauvais état. Lebrun, dans son mémoire daté de i 8o8, et motivé sur des faits qu'il avait observés en 1784, déclare, contrairement à Devaraigne, que

le cuivre résiste mal à l'action de l'eau thermale de Bonibonne, et il a proposé d'étamer ce métal avant de l'employer. Nous pensons que le cuivre doit se conserver assez longtemps dans l'eau de Bourbonne, comme dans celle de la mer; mais la présence de l'oxygène et de l'acide carbonique dans cette eau porte à penser que la durée de ce métal ne sera pas indéfinie, comme celle du plomb, hors du contact des matières végétales. L'eau thermale, nécessaire pour le service balnéaire, peut être facilement élevée avec des pompes en bronze à pistons

pleins, pourvu que l'on ait soin de donner à la colonne, non-seulement une section suffisante pour le passage, niais encore une marche partout ascendante, de sorte que, a chaque refoulée des pistons, les gaz dégagés par l'aspiration

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s'élèvent en précédant l'eau. Les clapets doivent être guidés en dessus et en dessous, pour assurer leur jeu. On ne doit pas compter sur plus de 37k",5 d'eau, élevée à i mètre par seconde, pour la force nominale d'un cheval de la machine à vapeur motrice. 11 y a lieu de croire que l'aspiration des pompes ne diminue que très-peu la quantité des gaz dissous dans l'eau minérale. Ces gaz se dégagent spontané-

ment presque en totalité, à raison de la température et de la diminution de pression, lorsque cette eau arrive au jour. TRAVAUX A FAIRE.

Il faut pratiquer un drainage puissant dans le coteau du jardin des bains civils, au moyen d'une tranchée à peu près horizontale, ou du moins en forme de V largement ouvert, au bord et à la surface supérieure de la grande masse argileuse. De cette manière, on réunira en une seule source toutes les eaux douces, dont une partie se perd aujourd'hui dans le terrain remanié, entretient une humidité nuisible dans le sol du jardin aussi bien que dans le bâtiment, et arrive jusque dans les puisards. L'existence du sel gemme à la base des argiles bariolées intercalées entre le grès bigarré et le muschelkalk bien caractérisés, pourrait être facilement constatée au moyen d'un sondage qui serait pratiqué dans la partie d'amont de la vallée de Borne, en un point où ces argiles se trouvent recouvertes et conséquemment protégées par le muschelkalk. Une exploration semblable faite plus à l'ouest, dans le fond de la vallée suivante, entre les villages de Coiffy-le-Bas et de la Neuvelle, aurait encore plus de chance de succès, parce que le recouvrement est plus complet ; la dépense serait

un peu plus forte, il est vrai, niais on aurait la certitude de n'apporter aucune perturbation dans les sources thermales.