Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
412
DU GISEMENT ET DE L'EXPLOITATION
de gros galets qui est ordinairement à la base de la formation, au contact même de cette couche avec la surface du bed-rock. A Mokolumne-Hill, cette dernière couche était si riche, que les mineurs avaient limité à 15 pieds quarrés l'étendue que pouvait posséder chaque exploitant. C'était juste la place d'un puits. On fonçait ce puits jusqu'à la roche du fond. On rejetait les terres dessus, et l'on s'en tenait à une couche de quelques centimètres qui recouvrait le bed-rock. C'était un mélange d'or et de pyrite de fer. 11 y a des puits qui ont ainsi produit 250 livres pesant d'or retirées de ces 15 pieds quarrés de leur section. Lorsque ce bed-rock est de granite, de syénite ou de diarites, il est généralement nivelé ; il présente aussi parfois de grandes excavations, sorte de bassins naturels où l'or s'est concentré en très-grande abondance; lorsque le bedrock est formé de schistes métamorphiques, il arrive souvent que des couches moins résistantes ont été plus profondément entamées que les couches voisines, donnant ainsi naissance à des dépressions étroites et allongées qui se sont remplies de plus gros matériaux, que les mineurs comparent à d'anciens lits de rivières souterraines, et qu'ils recherchent toujours, car ils y trouvent toujours une plus grande quantité d'or.
Ainsi donc la richesse en or des diverses couches du terrain diluvien dépend de la grosseur des matériaux qui la composent et du niveau de la couche ; cette richesse est toujours plus grande à la base même de la formation, et est influencée par le relief de la roche sous-jacente. Il suit de là que pour apprécier ou comparer entre eux les terrains aurifères d'une même contrée ou de contrées différentes, il est nécessaire qu'on se soit approfondi jusqu'à
la roche ferme inférieure de façon à considérer la série complète des couches qui composent ces terrains. En Californie, ce premier terrain diluvien a été profondément ravagé par des érosions postérieures, mais il l'a été de façon très-inégale.
DE L'on EN CALIFORNIE.
En certains endroits, les couches supérieures ont entièrement disparu, laissant en évidence, les dépôts inférieurs de
plus grande richesse, tandis que dans d'autres localités ces sortes de terrains morts des étages supérieurs ont été
à peine entamés, et doivent être enlevés par l'exploitation actuelle: de là de très-grande différences dans le rendement général moyen des divers placers. Je vais en citer quelques exemples.
Dans le Dead-Man-Placer, une compagnie des mineurs possédait 8 daims ou concessions, ayant chacune 18o pieds de long sur 8o pieds de large. Les couches supérieures du diluvium avaient disparu, il ne restait qu'un dépôt de gros
gravier ayant Go pieds de hauteur. La masse totale de terres aurifères possédée par cette compagnie était ainsi de 186.642 mètres cubes ; on en retira ?95.000 francs d'or,
ce qui fait ressortir le rendement du mètre cube de terres
à4,24.
Une autre exploitation, Gold-Cut-Cy,contenait 13 daims, mesurant chacun 18o pieds de long sur Go de large, comme ci-dessus, les sables supérieurs avaient encore disparu, les galets inférieurs mesuraient 19"1,5o de puissance. L'exploitation des 379.080 mètres cubes possédés par la compagnie Go/d-Erir produisit 3o o. 000 dollars, soit 1.590.000 francs,
ce qui donne pour le rendement du mètre cube 4,18. A Wolsey's-Plat on trouve la série entière des dépôts du diluvium. Les gros graviers inférieurs ont 4o pieds de puissance moyenne, et sont recouverts par 120 pieds d'une succession d'argiles de sables ou de terre végétale. L'exploitation a deux périodes ; pendant la première, on enlève les sables et argiles des couches supérieures
- pendant la seconde, on exploite le banc des galets inférieurs
que l'on a ainsi mis à découvert. Dans un de ces chantiers le front d'abatage des sables supérieurs avait 16o' 48 mètres de longueur qui était la longueur du daim; on reculait ce front de Go' = 18 mètres,