Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
172
CATASTROPHE DES MINES DE LAUE (GARD.
fournir à ce moment les moyens de sauvetage. La plupart des mineurs de Lalle avaient péri dans la mine, le reste était dispersé. Je fis un appel à M. Marsaut , ingénieur principal de la compagnie houillère de llobiac ; lui et ses hommes se mirent aussitôt à notre disposition, sans attendre leur chef, M. Chalmeton, qui arriva à dix heures et se joignit à nous. Avec leur concours, celui des mineurs de Trélys et des ouvriers disponibles de la compagnie des forges de Bességes, le sauvetage fut entrepris à six heures du soir. Quelques minutes seulement après nous être convaincus qu'il existait dans la couche Sainte-Barbe des hommes vivants, les premiers coups de pic allaient porter l'espérance dans leurs coeurs et leur annoncer qu'on travaillait à leur délivrance. La couche Sainte-Barbe a été exploitée et dépilée au-dessus de la galerie de ce nom, G-, G (Pl. VI, fig. et Pl. VII, fig. 2) ouverte sur la rive gauche de la Cèze, à 15"',86 audessous de l'orifice du puits Sainte-Hortense. Cette galerie sert actuellement à l'écoulement des eaux des dépilages supérieurs. Au-dessous de cette galerie on a réservé un massif de charbon de 5o mètres de largeur, mesuré suivant l'inclinaison de la couche, pour préserver les travaux inférieurs. La couche a été recoupée par le travers banc générai, à 8o mètres de profondeur, et dépilée jusqu'à ce niveau dans la partie nord; le traçage se poursuit dans la partie sud. Il restait encore quelques piliers à prendre dans la partie nord ; un chantier composé de trois hommes, Verger, Mouton et Thérond, y était installé ; le massif est traversé par une remontée ab , servant de courant d'air et boisée (Pl. VII, fig. 2) ; elle est fermée en a par une vanne, et dans sa partie inférieure b elle est obstruée par des éboulements. Il existe en outre neuf remontées dans le massif, cinq du côté du courant d'air et quatre de l'autre ; la longueur de it
ces remontées, creusées ainsi en plein charbon, varie
TRAVAUX DE SAUVETAGE.
175
de 9 à 15 mètres. Leur orifice donne sur une galerie plate V, V. Les dépilages et les éboulements dépassent le courant d'air, obstruent l'entrée de la quatrième remontée, et s'avancent encore de quelques mètres dans la galerie plate; les trois dernières remontées sont seules accessibles.
Cet état de choses n'a pu être connu qu'après le sauvetage, car cette partie de la mine était abandonnée depuis deux ans.
Nous pensions que les mineurs captifs avaient dû chercher un passage vers le courant d'air, mais le son était si faible qu'il était impossible de déterminer avec exactitude le point où ils se trouvaient. Comme d'ailleurs la galerie plate était inondée, il était évident qu'ils avaient dû chercher un abri dans une des quatre remontées situées avant le courant d'air. Je fis immédiatement mesurer les distances
et prendre les directions pour établir depuis la galerie Sainte-Barbe quatre descentes marchant à la rencontre des quatre remontées. Nous ne pouvions compter sur l'exactitude absolue des directions assignées sur le plan aux remontées parce que l'entrée seulement avait été relevée, mais l'écart ne pouvait être considérable ; et arrivés à une certaine profondeur, nous étions sûrs de percer en obliquant à droite ou à gauche. Nous comptions dans tous les cas sur un minimum de 20
mètres à traverser en descente, suivant une
inclinaison de 45°, dans une couche de charbon de i mètre,
et sur un maximum de 5o mètres pour percer jusqu'à la galerie plate , dans le cas où des obstacles imprévus nous
empêcheraient de communiquer avec les remontées. Les remontées en descente, n" 1, 2, 3 et 4, furent ouvertes le samedi 12
octobre, à six heures du soir. La galerie était
heureusement munie d'une voie ferrée ; des bennes furent amenées pour rouler les déblais ; deux voies de garage et les plaques
pour la manoeuvre et le déchargement rapide,'
ment posées à l'orifice de la galerie.
Les descentes étaient menées
sur i mètre à i",no de