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RAPPORT AU MINISTRE SUR LA LOCOMOTIVE A 4 CYLINDRES
Il fallait d'abord rendre possible l'inscription des boudins
entre les rails ; un accroissement convenable du jeu des quatre essieux mobiles transversalement à la voie (le seul jeu qu'ils possèdent dans la machine dont il s'agit) combiné avec le démaigrissement des boudins des deux paires de roues intermédiaires et fixes ( et bien entendu avec l'augmentation du jeu de la voie corrélative au rayon ), permettait d'assurer l'accomplissement de cette condition première. Mais la possibilité de l'inscription, au repos, sans aucune tension des boudins et des rails, ne suffit pas pour préjuger l'allure. Comment la machine se comporterait-elle en marche, non-seulement en courbe, mais aussi en alignement droit, à une vitesse notable eu égard à la petitesse du rayon des roues? Sur ce point, l'expérience seule pouvait prononcer. M. Petiet s'est d'ailleurs décidé à appliquer à la machine d'essai le perfectionnement déjà introduit par M. Beugniot clans les machines la Rampe et la Courbe, mais dont cet ingénieur a, depuis, beaucoup simplifié l'exécution. Aux châssis
spéciaux empruntés au constructeur américain Baldwin, et placés entre le bâti général et les ressorts de suspension, M. Beugniot a substitué de simples balanciers, reliant les essieux extrêmes de chaque groupe, et remplissant d'ail-
leurs les mêmes fonctions que les châssis primitifs. En courbe, l'essieu antérieur, guidé par le rail, guide lui-même l'essieu conjugué, par l'intermédiaire du balancier, en lui imprimant la déviation convenable transversalement à la voie. En alignement droit, les deux essieux se contiennent mutuellement, dans certaines limites, l'un ne pouvant osciller sans que l'autre se déplace à chaque instant et en sens contraire, de la même quantité. Leurs tendances à abuser,
pour ainsi dire, d'une mobilité devenue alors inutile et même nuisible, doivent -se détruire généralement puisqu'il
arrive rarement qu'elles concordent (Pl. VI, fig. 2 à 6; Pl. VII, fig. 5 et 4).
..gr A 1 2 sous COUPLÉES DU CHE11.11N DE FER DU NORD.
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Par une lettre du s 5 novembre dernier, j'ai informé Votre
Excellence du fait nouveau qui s'était produit ; j'ajoutais que la compagnie clu Nord ayant l'intention de faire une nouvelle expérience sur la machine modifiée, je croyais remplir vos intentions en attendant le résultat de cette expérience pour présenter à Votre Excellence les observations qu'elle m'avait demandées. Cet essai a eu lieu; ses résultats ont eu de nombreux té, moins ; ils ont reçu déjà une assez grande publicité (,') . Votre 'Excellence les connaît ; il serait donc inutile de les repro. duire dans ce rapport.
Le fait capital est celui-ci
une machine de plus de
200 mètres de surface de chauffe (sans compter le réchauffeur ) , à essieux rigoureusement parallèles et espacés de 6 mètres, a douze roues toutes munies de boudins, a circulé avec une grande facilité dans une courbe de 8o mètres de rayon. Elle y a démarré, refoulé sa charge, patiné sur place de 4-lanière à mettre en évidence la liberté des roues.. Après. ce tour de force la machine est revenue à Chauny, en conservant, à la vitesse de 5o kilomètres, considérable déjà pour le diamètre de ses roues (1.,o6), une allure très. douce et une grande stabilité,
C'est là, assurément, un fait très-remarquable. Il confirme, et dans dos limites beaucoup plus larges, l'opinion émise dans un précédent rapport, sur l'importance trèssecondaire de la convergence des essieux au point de vue petite vitesse sans doute, mais qui aurait la prétention de marcher vite dans des courbes de $o mètres de rayon? Quant à la question d'usure du matériel, ce n'est ni une ni plusieurs expériences qui la trancheront, c'est la pratide la eirculation en courbe ; circulation
que. Certes,, les rails et les bandages, jantes et boudins, s' useront en courbe plus qu'en alignement droit, ne fût-ce (e) Voir ci-dessus, pages 137 et suivantes.