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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE DE CONCENTRATION
Elle a demandé, sur ce point de vue, un supplément de rapport. Pour répondre au désir de la commission, je me suis mis en rapport avec la maison Cail , afin d'étudier dans quelles conditions elle établit les appareils plus ou moins analogues .à celui qui a fait explosion à Séraucourt , appareil qui n'a pas été construit par cette maison. Identique en principe, en ce sens que la concentration des jus sucrés se fait à la vapeur et que la vapeur produite dans un premier appareil va, à son tour, produire l'évaporation d'un appareil suivant, le système Can et le système installé à Séraucourt présentent des différences de détails ,qui sont toutes au désavantage de ce dernier. On est en droit de critiquer dans celui-ci i° L'emploi d'une large cuve à fond entièrement plat, de ..2m,4o de diamètre et de om,o5 d'épaisseur, pouvant être soumise accidentellement à des pressions assez fortes. Une semblable pièce vient difficilement au moulage ; il est difficile qu'il n'y ait pas, spécialement près de l'angle formé par le fond et le rebord, des effets de retrait qui compromettent plus ou moins la résistance de la pièce. C'est là en. effet que la rupture a eu lieu lors de l'explosion du 2 octobre; 2° L'absence d'une soupape de sûreté soit sur l'appareil même, soit sur le tuyau y amenant la vapeur des chaudières, de manière à limiter, dans tous les cas, la pression maximum dans l'intérieur de l'appareil. Une telle soupape semble nécessaire quand la vapeur vient directement des chaudières, et qu'elle n'est pas, ainsi qu'on le fait le plus souvent, la vapeur d'échappement des machines ; la soupape est utile, même clans ce dernier cas ; 50 La présence d'un robinet capable d'obstruer (incomplètement , dit-on) , mais du moins en grande partie la communication entre les deux appareils, et de faire ainsi
A SÉRAUCOURT (AISNE).
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du premier en quelque sorte un appareil entièrement clos, dans lequel la tension peut alors n'avoir d'autre limite que celle même des générateurs. Les appareils Cail échappent entièrement à ces diverses critiques : la forme des récipients en est bien étudiée; une large soupape de sûreté empêche la vapeur qui chauffe le premier appareil de dépasser une pression effective donnée (une demi-atmosphère) ; la communication du premier récipient au second reste toujours parfaitement libre, ainsi que celle du second au troisième, l'appareil étant à triple effet.
Aussi, la maison Cail affirme-t-elle que sur le nombre très-considérable d'appareils livrés par elle, aucun n'a jamais fait explosion.
Toutefois, il serait difficile de dire que les dispositions relativement vicieuses de l'appareil de Séraucourt constituent des contraventions formelles, positives, à des prescriptions réglementaires déterminées, et, à ce point de vue, je pense que la conclusion de MM. les ingénieurs exonérant le propriétaire de l'usine de toute- responsabilité (autre qu'au point de vue civil) doit être admise par la commission centrale.
Ceci accepté, la conclusion du rapport lu dans la séance du 5 déen-ibre subsisterait, c'est-à-dire qu'il y aurait lieu de publier un extrait du rapport de M. de Marsilly, afin de rappeler aux industriels, par un exemple frappant, la né-
cessité de prendre toutes les précautions possibles dans l'installation et dans l'emploi des appareils où la vapeur intervient.
On ajouterait seulement, à la suite de cet extrait, si la. commission accepte les observations critiques ci-dessus, un court exposé des vices de construction que présentait l'appareil de Séraucourt, et qui semble avoir pu contribuer à faciliter d'abord et ensuite à aggraver l'explosion du 'romE v, 186/i.