Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 21]

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TRAITEMENT DES MINERAIS A FREIBERG.

portes par où se fait le chargement se trouvent de part et d'autre de ce mur, sur les deux côtés opposés du four. Il n'y a pas de chambres de condensation pour les fumées ; les gueulards se trouvent sous de larges cheminées, où aboutissent également des hottes de tirage situées devant la poi-

trine des fours. Cependant il faut signaler, à l'usine de la Mulde, un massif de six fours, dont les fumées se réunissent dans un canal horizontal, où se fait le dépôt des poussières entraînées ; ce canal aboutit à une cheminée qui s'élève au milieu du massif, haute de 25 mètres et divisée en deux compartiments par une cloison de briques.

Les dimensions principales des fours doubles sont les suivantes : hauteur du gueulard au-dessus de la tuyère 4 mètres, de la tuyère au fond du creuset om,45; au niveau de la tuyère la largeur du four est m,71 du côté de la rustine, im,1 4 du côté de la poitrine, et la dimension en profondeur 1m,21. Au niveau du gueulard, les dimensions cor-

respondantes pour chaque compartiment sont om,57 et om,86. La poitrine présente une légère inclinaison vers l'arrière. Les deux tuyères sont distantes de om,71 d'axe en axe à leurs extrémités. Le vent est fourni soit à ces fours de fusion, soit aux

autres fours de l'usine de la Mulde, par quatre cylindres soufflants verticaux, en relation avec une turbine du système

Fourneyron, et par deux cylindres horizontaux recevant l'action d'une petite machine à vapeur. Le vent soit des cylindres avec une pression de om,o26 de mercure; il n'est pas parfaitement constant, faute d'un régulateur de capacité suffisante, ce dont on s'aperçoit surtout aux fours de coupellation. L'usine de Halsbrücke a encore des soufflets qui donnent aux fours de fusion un vent très-peu régulier. Les appareils pour la distribution du vent aux fours sont fort bien disposés. Du tronc commun, qui est souterrain, part devant chaque four un tuyau vertical en fonte, s'élargissant son extrémité pour recevoir un second tuyau recourbé qui

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y pénètre à frottement ; on en règle la hauteur au moyen d'une vis passant dans un écrou fixe. Le tuyau recourbé se divise en deux branches qui conduisent le vent aux buses. Sur chacune des branches est un robinet, au moyen duquel on règle la quantité de vent qu'il faut donner à la tuyère correspondante (fig. 18 et 19, Pl. III). Conduite de l'opération. - Le lit de fusion se compose essentiellement de minerai et de matte crue grillée, la proportion de cette dernière étant de 5o p. ioo de minerai. On ajoute souvent du spath fluor, jusqu'à 4 p. ioo, et une petite quantité de crasses de fours (gekriitze), poussières recueillies dans les canaux, débris de soles de coupellation , etc. Enfin on repasse dans la fonte les scories riches de la même opération, contenant des grenailles de plomb ou de mattes ; leur proportion s'élève jusqu'à 15o p. 100 de minerai.

Les lits de fusion sont préparés sur un plancher au niveau des gueulards des fours. Les matières sont amenées à un niveau supérieur par des wagonnets de tôle à trappes, et versés sur ce plancher par l'intermédiaire de trémies. On y dispose par couches successives la matte grillée en morceaux, le minerai grillé, puis les diverses crasses, quelque-

fois aussi des minerais d'argent un peu riches, enfin le spath fluor pulvérisé et les scories concassées grossièrement. Le combustible est du coke venant du bassin de Potsehappel, assez chargé de substances étrangères et ne donnant pas beaucoup de chaleur. On en consomme de 46 à 5o parties pour too de minerai. Le lit de fusion est chargé pap les portes des gueulards au moyen d'auges en bois (trog), qui en contiennent en moyenne de 28 à 29 kilogrammes ; le

coke au moyen de paniers en osier tressé (korb), qui en reçoivent à la fois io kilogrammes. En allure normale l'ouvrier charge I panier de coke et alternativement 2 et 4 auges de lit de fusion ; selon que le nez est trop long ou trop court, il met chaque fois 2, ou chaque fois 4 auges de