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OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.
Broyage des écorces.
SECRETAGE DES PEAUX, ARÇONNAGE.
Nous avons déjà vu, à propos de
la quinine, un exemple de précautions prises contre les poussières provenant du broyage des écorces. Nous allons en citer d'autres. Chez M Merck , à Darmstadt, où l'on fabrique en grand des produits pharmaceutiques de tous genres, on a parfois
à pulvériser des substances dangereuses, notamment la belladone. Le système adopté est fort simple, mais se par sa parfaite exécution. Une vaste cloche eu recommande
tôle, exactement jointive, est suspendue au plafond par des chaînes en fer. Habituellement, quand on opère sur de faibles quantités de matières inertes, la meule est à découvert. Lorsqu'on charge de la belladone ou des substances analogues, la cloche est abaissée et s'engage dans une rainure circulaire qui entoure le champ du travail; elle est
relevée seulement quand le broyage est terminé et que toutes les poussières ont eu le temps de se déposer.
M. Merck
n'a pas voulu conserver de portes sur la paroi de la cloche, parce que, dit-il, quelque soin qu'on y apporte, les particules pulvérulentes passent touiours plus ou moins à travers les joints. Des dispositions mieux en harmonie avec un travail con-
tinu ont été adoptées par M. Piret Pauchet , dans sa grande tannerie de Namur. Cet habile industriel fournit le tan à plusieurs de ses confrères : aussi son attirail est-il monté de manière à broyer Boo kilogrammes d'écorce à l'heure. Le travail est fait par trois paires de meules horizontales. La matière est introduite par un orifice ménagé dans l'épaisseur de la meule supérieure. Chaque appareil est renfermé dans une enveloppe métallique qui livre passage au tuyau d'amenée des matières. Un autre tuyau communique à un
ventilateur puissant qui dessert les trois appareils. Las' parties ténues, ainsi enlevées par le ventilateur, sout Précipitées dans une trémie, située à l'étage supérieur, et au bas de laquelle on les recueille dans un sac bien serré au-
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tour des parois. Ce procédé permet de séparer les filaments de la poussière, ce qui constitue un avantage de fabrication (*).
Sérrétage des peaux, arçonnage. Le sécrétage des peaux destinées à la fabrication des chapeaux de feutre n'est pas une opération très-malsaine par elle-même, malgré l'emploi du nitrate de mercure ; car, s'il se développe quelques vapeurs dans les séchoirs, il est vrai de dire que les ouvriers y pénètrent rarement. Mais le coupage et f arçonnage des poils, qui en sont la suite, donnent lieu à la production d'une poussière mercurielle éminemment insalubre. Les dangers inhérents à ces dernières opérations ont été considérablement atténués par les dispositions prises dans la fabrique de M. Donner, à Francfort. Le coupage des poils ne s'effectue plus à la main, ainsi que cela se pratique
encore dans un-trop grand nombre de maisons. On y a substitué une coupeuse mécanique à la vapeur. La peau, poussée par l'ouvrier, s'engage entre des cylindres qui, en même temps qu'ils la découpent en fines lanières, ont un mouvement de rotation assez rapide pour entraîner tous les poils et* les poussières et les précipiter du côté opposé à l'ouvrier, dans une caisse hermétiquement close. Cette dernière particulari.é constitue une notable amélioration par rapport aux machines ordinaires, lesquelles sont manoeuvrées à la main et laissent échapper les matières susceptibles de voltiger.
L'arconnage à la torde est remplacé par deux opérations. également mécaniques et à peu près exemptes d'inconvé(*) Une autre invention, qui rendrait de grands services aux ouvriers tanneurs si l'expérience la justifie, consiste dans la. suppression du nettoyage des cuirs à la main. M.'Piret Paucbet fait construire en ce moment une machine de laquelle il espère de bous résultats et qui effectuerait cette partie si délicate' du travail de l'ouvrier. Celui-ci serait ainsi soustrait
aux émanations
insalubres qui accompagnent le grattage des peaux.