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702 LITS DE DÉJECTION eaux courantes ; et pendant qu'ils se sont retirés progressive- ment dans leurs limites actuejles, les "eaux provenant de leur fusion ont eu à se creuser de nouveaux canaux d'écoulement : ce sont les lits des rivières actuelles, bien différents de Ceux des rivières anU-glaciaires, qui avaient formé les allumons anciennes. § 367. — Lits de déjection d'anciens torrents. — Il est un genre particulier d'alluvions post-glaciaires qui se pro- duisent encore sur une foule de points de nos Alpes, mais dont l'origine et l'ancienne extension, bien plus générale qu'aujourd'hui, peuvent être mises en rapport avec la retraite des anciens glaciers. Nous voulons parler des dépôts torren- tiels ou lits de déjection des torrents. Tout le monde connaît ces cours d'eau à pente très-rapide qui, réduits en temps ordinaire à un très-faible volume, gros- sissent presque instantanément par la concentration des eaux pluviales dans les entonnoirs des montagnes ou bassins de réception où ils prennent naissance, s'écoulent en creusant sur leurs flancs de profonds ravins ou canaux d'écoulement et entraînent d'énormes quantités de boues, de graviers et de blocs, qu'ils déposent en débouchant dans les vallées. Ces dé- bris des montagnes, accumulés progressivement, forment une sorte de demi-cône très-surbaissé, dont le sommet est au dé- bouché du ravin d'écoulement et dont la base s'étale large- ment sur la plaine : c'est le lit de déjection. A chacune de ses crues, le torrent, s'il n'est pas contenu par des digues puissantes, divague et se répand en divers sens sur ce lit et y dépose de nouveaux graviers. Un grand nombre de torrents sont en activité, de temps im- mémorial, et même beaucoup d'entre eux ont pris une nouvelle énergie, par suite du déboisement et de l'abus des pâturages. On en connaît môme dont l'origine est toute récente et souvent attribuable aux mêmes causes. D'autres, au contraire, sont
