Annales des Mines (1870, série 6, volume 17) [Image 88]

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FABRICATION DU PLOMB

AU FOUR A RÉVERBÈRE.

aussi à ce que le battage soit parfait le long des parois du

Le battage dans le four a lieu à la lumière; on consomme environ 1/5 de litre d'huile épurée pour la durée de l'opération qui est de 22 à 25 heures environ. Le brigadier construit sa sole de manière qu'elle aille un

four.

Pour réduire à 6 centimètres d'épaisseur une couche de om,uo, le battage dure une heure et un quart. Les couches à battre ont 0',20 tant que l'ouvrier peut travailler sans difficulté; mais lorsqu'on arrive aux deux ou trois couches supérieures, on ne leur donne plus que io à

12 centimètres d'épaisseur, parce qu'il n'y a plus assez d'espace entre la voûte et la sole pour manoeuvrer les outils avec facilité ; la dernière couche est réglée d'après l'épaisseu.r totale de toutes celles qui l'ont précédée, et elle doit être tout particulièrement soignée.

Avant de former une nouvelle couche, on pratique sur

celle qui vient d'être battue, 15 à 16 rayures parallèles ayant 3 à 4 millimètres de profondeur et allant du pont à l'extrémité du four ; ces rayures ont pour but d'augmenter l'adhérence entre deux couches successives et de former des

espèces de rigoles pour ramener, autant que possible vers le trou de coulée, le plomb qui pénètre dans la sole pendant la réduction. Pour le battage, on se sert des trois outils ci-après : d'une masse en bois, fig. 5, Pl. D, d'une batte en bois fig. 6, et d'un marteau en fer et acier, fig. 7. La masse est employée pour les couches inférieures alors que l'ouvrier a suffisamment d'espace pour manuvrer son outil ; on finit avec la batte. On fait plus d'ouvrage avec la masse; mais certains ouvriers préfèrent se servir uniquement de la batte, parce que cet outil est moins lourd que la masse, et ils finissent avec le marteau en fer ; ils peuvent, disent-ils, mieux soigner le travail ; il est vrai que l'on a remarqué souvent que les soles faites par ces derniers, avaient 2 ou 5 jours de durée en plus. Le battage le long des parois du four, là où il doit être tout spécialement bien fait, est exécuté avec le marteau en fer.

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peu en montant vers le pont, et aussi un peu en montant vers les deux longues parois du four, de sorte qu'il y a un léger creux au centre, marchant du pont vers le trou de coulée, et qui doit faciliter l'écoulement du plomb réduit vers la chaudière. Si, ta sole terminée, le brigadier trouve que ce creux n'est pas suffisamment bien ménagé, il lui donne la forme voulue en entaillant la brasque au moyen

d'un couteau ou d'un ciseau de menuisier. On élève aussi la sole de telle manière qu'elle dépasse de 2 à 3 centimètres la taque de la porte de côté; à cet effet, on place à l'intérieur du four et contre le châssis de la porte, une barre de fer de 5 à 4 centimètres de hauteur qui permet ainsi l'exhaussement de la sole à la porte ; c'est sur cette barre que les outils glissent pendant les premiers jours de travail ; lorsque après 9 ou lo jours, on peut donner le

maximum de charge, la surface de la sole est descendue au niveau de la taque de la porte; avant qu'elle soit arrivée à

ce niveau; il est difficile de bien traiter une charge de

625 kilog. parce que l'espace entre la sole et la voûte n'est pas assez grand.. La construction et le battage d'une sole exigent deux ou-

vriers pendant 22 à 25 heures consécutives; pour les mêmes raisons que pour la préparation de la terre, les ouvriers qui commencent la sole doivent la finir ; on paye pour eux deux et pour 24 heures 8,80. De plus, lorsqu'elle dure plus de 4o jours, les deux ouvriers qui l'ont construite reçoivent à titre de gratification chacun la moitié de leur salaire d'une journée. Voici ce que coûte la construction d'une sole :