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PRÉPARATION MÉCANIQUE DES MINERAIS
dérange pas beaucoup le classement, et enlève les grenailles
sans trop les mélanger. Néanmoins un peu d'inattention suffit pour que le contraire arrive. De plus, puisque le travail est discontinu, la production d'un appareil est relativement faible, et la main-d'uvre est encore assez grande, quoiqu'en général une femme puisse gouverner facilement deux cribles. C'est pour parer à ces inconvénients que l'on a cherché à faire des appareils automatiques et continus. Il y en a aujourd'hui de plusieurs systèmes ; je vais décrire les principaux. Cribles à tube. - Pour arriver à la continuité, le problème à résoudre est celui-ci : il faut enlever les matières classées au fur et à mesure qu'elles se produisent, d'une manière continue, et charger les matières brutes d'une façon continue aussi. Pour cette dernière condition, on y satisfait en adaptant aux appareils des trémies dont on soulève les vannes convenablement. tin ouvrier, du reste, chargé de la surveillance des appareils et du chargement, tient la main à ce que l'écoulement se fasse convenablement par ces vannes. Pour obtenir l'écoulement continu des matières classées, voici comment on a opéré au Rartz, où les
cribles continus ont pris naissance (fig. g, Pl. VII). Le tamis, au lieu Cretre plan, affecte la forme d'une surface pyramidale tronquée, très-surbaissée, et dont la petite base est en bas. Cette base est traversée par un tube ab par lequel les matières riches sont évacuées. Pour cela, un manchon en tôle m m entoure l'orifice du tube et descend un peu plus bas que cet orifice, de manière que sa base plonge toujours dans la couche de grenailles riches. Ces dernières, sous l'effort de la pression qui s'exerce autour du manchon, suivent le chemin indiqué par les flèches. Cet appareil, décrit en détail par M. Matrot (Annales des mines de 1867, tome XII, 6' série), a été employé dans différents ateliers ; mais on a supprimé tout le mécanisme compliqué
DE PLOMB ET DE ZINC.
323 qu'il avait au Hartz et adapté au piston une coulisse ordi-
naire, comme pour les autres cribles. Pendant quelque temps, il a été le seul appareil continu employé. Je l'ai encore vu à Diepenlinchen et au Rocheux ; mais on l'abandonne généralement. La forme du tamis n'est pas favorable au classement ; l'évacuation n'ayant lieu que par un seul point, il n'y a pas dans la marche de l'opération toute la symétrie désirable. De plus, tel qu'il est, il ne peut servir que pour un mélange binaire : le riche sort par le tube et le stérile par un déversoir. A la vérité, on accole souvent deux appareils identiques, et alors on peut traiter des mélanges plus complexes. Enfin, comme il faut que le man-
chon laisse an-dessous de lui un espace libre au moins égal au diamètre des grenailles, si l'on traite des matières grosses
et pauvres, l'évacuation peut devenir trop rapide, et empêcher ainsi l'enrichissement complet.
Au Rocheux, avec un appareil simple, on passe en Io heures 6 à 7 mètres cubes (2t,5) de grenailles de 4 à 7 mil-
limètres de diamètre. On enlève de temps en temps la partie qui reste sur le crible, et qui doit être rebroyée. A Diepenlinchen , l'appareil double ne fonctionne que lorsqu'on a un mélange binaire à repasser. On a reconnu que pour les minerais complexes il ne donnait pas de bons résultats.
Crible continu de Noresnet. - A Moresnet, où l'on n'a
qu'un mélange binaire de calamine et de dolomine argileuse à traiter, on se sert d'un crible continu pour les grenailles de 4 à 6 millimètres. Dans ce crible, le tamis est plan. L'évacuation de la matière riche se fait au moyen d'une fente latérale qui existe tout le long de la face antérieure de l'appareil. Cette fente peut être élargie ou rétrécie
au moyen de deux registres en tôle que l'on peut écarter ou rapprocher à volonté (fig. lo, Pl. VII). La matière stérile s'écoule en déversoir par-dessus l'une des parois de la caisse.