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MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE.
à 82,70 piastres le quintal. Ce prix resta constant pendant deux siècles. En 1767, le gouvernement métropolitain, cédant aux instances des vice-rois de Mexico, consentit à venir en aide aux mineurs, et abaissa le prix d'abord à 62 piastres de 1767 à 1776, puis à 42 piastres + de 1776 à 181o, époque du soulèvement du Mexique. Chacune de ces diminutions de prix fut suivie d'une augmentation dans la production de l'argent. Ce fait est mis en évidence par la Pl. IV où j'ai donné la courbe de la production des métaux précieux au Mexique, et où la ligne m m' m" indique les dépréSsions successives du prix du mercure. Après les guerres de l'indépendance, le trafic du mercure devint libre au Mexique, 'et le commerce le livrait à raison de 6o piastres environ le quintal (1826), lorsque l'aliénation temporaire des mines de l'Almad.en par le gouvernement d'Espagne, vint créer un second monopole bien autrement redoutable que les exigences du trésor royal à Madrid. Les prix 's'élevèrent rapidement, et ils avaient atteint le chiffre de 170 piastres le quintal mexicain; 1.995 francs les 100 kilogrammes du métal pris à Mexico, lorsque la découverte du cinabre en Californie vint affranchir le Mexique du tribut désastreux que le fermier de l'Almaden prélevait sur son industrie. Aujourd'hui les prix sont de 6o à 64 piastres le quintal de 46 kilogrammes; et à ce taux l'emploi du mercure cesse d'être très-onéreux, car sa consommation à Zacatecas, par exemple, n'équivaut qu'à 59 grammes d'argent par tonne
de minerai traité, et n'arrive pas à 5o grammes pour les minerais de Guanajuato. Mais ces conditions ne sont applicables qu'aux exploitations importantes, à celles qui renouvelant, comptant, les grands approvisionnements qui leur sont nécessaires, font en quelque sorte les prix du marché ; il n'en est pas de même pour la petite industrie.
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Il existe, en effet au Mexique, nombre d'exploitations entrant ensemble pour une part considérable dans la produc-
tion totale, qui sont entre les mains de mineurs sans ressources, qui vivent au jour le jour, se procurent le nécessaire
par l'aliénation anticipée de leurs produits, et ne se soutiennent en quelque sorte que par la vie misérable de ceux qui y travaillent. Pour les approvisionnements, sel, maïs et combustible, qui existent autour d'elles, ces exploitations-arrivent à se les procurer à force de travail, le mercure seul
leur échappe, et ne peut être obtenu qu'à prix d'argent C'est en vain, que pendant trois siècles, le sol du Mexique a
été fouillé à la recherche du cinabre; ces recherches, si patientes et si actives, n'ont servi qu'a démontrer, que si le mercure existe en nombre de lieux il est à peu près Partout inexploitable avec profit (*) ; le mercure ne se trouve donc qu'aux mains de commerçants pour la plupart étrangers,
et c'est alors que, s'il est sans garanties, le mineur doit subir de dures conditions. Le mercure. lui est d'abord compté len sus de son cours
normal, soit aujourd'hui à 90 piastres le quintal mexicain (46 kilogr.) ; ce prix doit de plus être payé à jour fixe, avec de l'argent non monnayé, et cet argent n'est jamais (*) Le cinabre a ,été exploité ail minéral del Doctor, près de Queretdro, à Rincon de Centeno près Guanajuato, à Durazno, etc., je l'ai trouvé moi-même dans' un lieu où il ne paraît pas avoir été exploré entre Lagos et Ledesma. La seule exploitation qui ait survécu à ces recherches, est celle de Guaddlcazdr, 28 lieues N.-E. de San-Luis Potosi; le cinabre s'y trouve à ./11ina.s 'Vidas, dans un calcaire qui nie semble de même âge que celui de Catorce, et de San Pedro (jurassique supérieur), il se présente en noyaux par chapelets, de dispositions fort irrégulières. Ces mines portent des traces d'exploitations par le feu dont on n'a aucune tradition dans le pays; il y a vingt ans environ, la production s'était élevée à / 000 quintaux par année, le rendement variait de 0,20 à 0,50 pour LOO. Aujourd'hui l'exploitation est tout I. fait intermittente, et ne produit pas 100 quintaux de mercure tous les ans. Les mines du Doctor, et les autres, sont entièrement abandonnées,