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MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE.
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Nous avons vu, en effet, dans les détails numériques rele-
vés aux usines, qu'une torta, sur le patio, se compose en moyenne générale de Minerai Eau.
Sel marin (impur). Sulfate de cuivre
100
3o à 35
3,5o 0,25
Ce qui en nombres ronds assigne à la liqueur saline des tortas la composition moyenne r u
Sel marin. Sulfate de cuivre
Ion 10
0,75
Si donc on pèse 135 grammes d'une dissolution saturée de sel marin et de chlorure d'argent à la température ordinaire, et qu'on l'étende de 200 grammes d'eau dans laquelle
on aura fait dissoudre er,25 de sulfate de cuivre, on obtiendra, après filtration du chlorure d'argent qui se sera séparé, le maximum de richesse que puisse présenter la liqueur saline des tortas ; or l'expérience prouve que cette richesse ne dépasse pas 3 milligrammes d'argent par litre. Nous verrons qu'en réalité les eaux du patio n'arrivent pas à ce titre. Reste comme dernière hypothèse de la théorie actuelle la réduction par le mercure du chlorure d'argent dissous. Le pouvoir réductif du mercure seul sur une dissolution salée saturée de chlorure argentique est si faible, que cette précipitation directe de l'argent par le mercure n'a pas été admise Par tous les auteurs ; elle est, en effet, peu probable. Dans le travail du Cazo, on dissout le chlorure d'argent des minerais dans une dissolution concentrée et bouillante de sel marin, puis on précipite l'argent par le cuivre du fond de la chaudière dans laquelle on opère, l'argent est ensuite pris par le mercure. Lorsque, par accident, le mercure vient
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à adhérer au fond de la chaudière, à voiler la surface du cuivre, à se. substituer par-là même à son action, la réduction du chlorure d'argent devient si lente, que la production de l'amalgame est insensible, et que l'on est obligé de cesser le travail. Ainsi, dans ces conditions du cazo, avec des mineraiS très-riches, la température de l'ébullition, une liqueur saturée de sel marin et une action mécanique énergique pour aviver constamment la surface du mercure, lui enlever le protochlorure de mercure qui pourrait entraver son action, dans ces conditions favorables, le mercure ne peut pas réduire le chlorure d'argent avec l'énergie nécessaire à un travail industriel, il est donc bien difficile d'admettre qu'il puisse en devenir capable sur le patio, à froid, avec des minerais très-pauvres, au sein d'une liqueur saline très-diluée, et en présence d'un énorme excès de sulfures métalliques.
D'ailleurs, si l'action du mercure dans les tortas était bien réellement celle que l'on suppose, il est certain qu'on pourrait remplacer. ce métal par un autre moins cher, le zinc, par exemple., pour lequel cette réduction est des plus faciles. Cette substitution a été tentée bien souvent au Mexique ; je l'ai essayée moi-même sous bien des formes, elle a été toujours reconnue impossible ; à très-petites doses, le zinc peut être employé en limaille ou en amalgame pour refroi-
dir une torta trop active, mais avec des proportions plus fortes on arrête entièrement la production de l'amalgame ; pour la faire renaître, il faut reproduire sur le mercure les signes de son altération. En résumé donc, chacune des réactions admises par la théorie actuelle soulève des objections nombreuses ; on peut dire aussi que, prise dans son ensemble, elle reflète mal les traits essentiels de la méthode.
Elle n'explique pas cette nécessité, bien démontrée par la pratique, du concours simultané des trois réactifs, sel, magistral, mercure.