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EXPLOSION D'UN BOUILLEUR-RÉCHAUFFEUR
A RAMBERVILLIERS (VOSGES).
EXPLOSION D'UN BOUILLEUR-RÉCHAUFFEUR
garnitures de la pompe. Cette dernière pouvait résister jusqu'à 15 kilogrammes, mais il n'était pas besoin d'une tension aussi élevée pour atteindre la limite de résistance de la chaudière. En effet, la tôle, dans la partie éclatée, était de mauvaise qualité, et son épaisseur, aux lèvres de la déchirure, ne dépassait pas i à 2 millimètres par places, tandis que dans le reste du bouilleur, elle s'élevait à 7 et
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A RAMBERVILLIERS (VOSGES).
RAPPORT Par M. HANETCLÉRY, ingénieur en chef des mines.
Le 25 novembre 1872, vers six heures du matin, un gé-
nérateur à vapeur, établi dans la manufacture de drapsdroguets du sieur Vélin aîné, à Blanchefontaine, commune de Rambervilliers (Vosges) , a fait explosion. Ce générateur se composait de deux chaudières à bouilleurs, cylindriques, horizontales, entre lesquelles étaient établis deux réchauffeurs superposés l'un à l'autre. C'est au réchauffeur le plus élevé que S'est produit l'accident : il s'est ouvert, dans le flanc supérieur, en pleine tôle, suivant une génératrice, sur une longueur de 0,85 environ et une largeur .de 0,25. Sous l'action de l'eau, qui est sortie par cette ouverture,
et de la masse de vapeur qui s'est subitement formée, la partie supérieure du fourneau a été disloquée, et le chauffeur de l'établissement a été si grièvement brûlé qu'il est mort qtrelques heures après, des suites de ses brûlures. Il résulte de l'enquête qui a été faite par M. le gardemines en résidence à Épinal, qu'au moment de l'accident la pompe fonctionnait, mais que la conduite d'alimentation avait ses robinets fermés dans la partie comprise entre le réchauffeur et les chaudières proprement dites.
La pression pouvait donc s'élever dans le réchauffeur jusqu'à la limite que comportait sa résistance ou l'état des
8 millimètres. D'après ces constatations, l'explosion doit être attribuée, comme cause effective, au mauvais état du réchauffeur, et comme cause occasionnelle, à l'imprudence de l'ouvrier chauffeur qui a alimenté en laissant fermée la communica-
tion avec la chaudière. En outre, et il convient d'insister sur ce point, l'installation du générateur était incomplète et vicieuse. Du moment que la communication alimentaire était susceptible d'être fermée entre les chaudières et le réchauffeur, celui-ci, ou le tuyau de la pompe alimentaire, aurait dû être muni d'une soupape susceptible de débiter, à une pression légèrement supérieure à celle de la vapeur dans la chaudière, toute l'eau fournie par la pompe. Quant à la cause qui a pu amener le métal à se réduire tellement d'épaisseur, les indications données dans les rap-
ports du service ne permettent point de formuler de
conclusion précise. La commission centrale des machines à vapeur, qui a
déjà eu à s'occuper d'accidents arrivés dans des circonstances semblables, a été d'avis de donner à l'explosion arrivée à Rambervilliers la publicité des Annales des mines et des ponts et chaussées, voulant ainsi appeler l'attention
des ingénieurs et des industriels sur la nécessité de l'installation d'une soupape d'évacuation dans les générateurs établis dans ces conditions.