Journal des Mines (1798-99, volume 9) [Image 120]

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RÉFLEXIONS GÉOLOGIQUES

I. En supposant que la sonde partielle de quinze mètres , annoncée ci-dessus , serait l'épaisseur totale de la mine , c'est-à-dire d'un monceau de bois réduit en poudre ou en terreau, sans aucun vide et néanmoins sans aucun mélange d'autres Matières,

on ne pourrait pas évaluer à moins de soixante mètres la hauteur qu'avait ce bûcher lorsque les. tiges , les branches , les racines l'arbres y étaient pen près entières et dans un arrangement naturel ou fortuit. Car si l'on ne peut pas dire que c'est une forêt qui fut enterrée sur pied, on ne peut pas dire non plus que ces arbres , entiers ou brisés sont venus s'empiler ainsi et à la même place , ni à différentes époques , ni même l'un après l'autre ni par la force d'un courant continental, ni les flots de la mer ; parce que chacun de ces par cas y aurait laissé non-seulement des signes d'intermittence , de succession et de stratification uniforme, mais encore des couches ou des intromissions considérables de matières disparates. Il faut donc croire que cet énorme bûcher fut d'abord une espèce de radeau flottant sur la mer, et enlacé de tout sens par le jeu des vagues, attendu que ces arbres étant tout verts , et d'une nature assez compacte pour nager entre deux eaux, pouvaient s'y tenir indifféremment debout ou inclinés , mais aussi devaient se placer d'autant Las qu'ils étaient d'une espèce plus pesanteplus et moins corruptible , précisément comme on les trouve ici ; que ce radeau a échoué le d'une côte ou dans une anse tranquille , long et que là il s'est déprimé , consumé et réduit au quart de son volume : mais on ne peut guère concevoir cille, soit sous Peau , soit sous terre , une pareille

SUR LES' MINES DE TERRE D'OMBRE.

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décomposition n'ait été que l'ouvrage du temps' el des causes ordinaires ; car presque tous les autres bois.fossiles , quoique de même date, n'ont changé

de nalure qu'en se pétrifiant ou en se. minéralisant de différentes manières. 4. Ici je ne puis me défendre de voir les restes d'une vraie décoction, et le prompt effet de ces

eaux bouillantes par lesquelles j'ai dit qu'une grande partie de la surface du globe a été travaillée , d'autant que tout le monde y reconnaîtra les effets de la chaleur , et même les restes d'une ignition réelle tant dans les veines et les frlamens de bitume, que dans les fragmens de véritable charbon dont cette masse est parsemée. Je ne prétends pas refuser à la nature le pouvoir que notre observateur lui suppose, de produire ces deux sortes de substances, ou de conversions, par la voie froide et humide aussi-bien que par le feu : mais

il doit convenir que cette explication, si elle n'est pas trop forcée, est du moins ici bien gratuite ;

car enfin , quoi de plus naturel que de s'en fier aux apparences et aux témoins Pourquoi refuserait-on de croire avec moi que la partie supérieure

ou surnageante de ce radeau a été enflammée que quelques charbons en sont tombés dans les claires-voies intérieures , qu'ils s'y sont éteints par l'immersion , et qu'aujourd'hui ce bois brûlé doit se retrouver intact au milieu du bois cuit ou pourri!

Mais un autre fait, qui , à la vérité , n'est encore démonstratif que pour moi , et qui, suivant mes Nouveaux Principes , atteste qu'il y avait réellement_

un grand incendie sur le lieu 0.11 dans le voisinage, c'est la présence de cette grande quantité de galets

qui sont venus recouvrir cette mine , et qui sont tous de quartz ; substance qui , selon moi , n'a pu