Journal des Mines (1803-04, volume 15) [Image 187]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

SUR LA MANIiRE D'EXTRAIRE

35O

les deux qui précèdent, et ainsi dé suite alternativement de deux en deux rangées. Les ouvriers chargés de ce travail , ont le dessus des

mains armé, ou, pour mieux dire, garanti

des effets du frottement, par une garniture de cuir ou de très -forte peau : cette précaution est indispensable, pour pouvoir introduire les mains entre deux rangées de tourbe, et en détacher les tourbes intermédiaires, sans ëburir le risque de se blesser. Le premier déplacement exposant les totirbes à l'action de l'air et du soleil, facilite leur dessiccation.

Au bout de quelques jours, pour accé-

lérer et compléter la dessiccation, des femmes et des enfans déplacent les tourbes, ayant soin

, etc. 35a une, soit en plusieurs années , par les procéMT DE PRiPARMR LA TOURBE

dés ci-dessus décrits, voici ceux que l'on suit pour continuer, le plus économiquement possible , cette exploitation. On trace sur l'une des deux rives, tousur celle destinée à servir d'atelier, une ligne igue parallèle au canal , qui en soit distante d'environ trois à quatre pieds ( 97 à i3o centimètres ) ; on découvre la tourbe sur toute cette bande de terre entre le canal et le tracé que l'on a fait, et on jette dès la première fouille, cette terre dans des batelets, pour être transportée de suite par eau sur les terrains où elle peut être utilisée. La tourbe découverte, on l'extrait successivement , soit au louchet ou. pelle de fer ordinaire , soit à la drague, ainsi que je l'ai expliqué, et on la manipule par des procédés

de mettre dessus celles qui étoient dessous, pour les exposer, à leur tour, à l'action plus immédiate de l'air et du soleil. Lorsque la dessiccation est jugée suffisante , on forme les tourbes en piles sur les lieux, ou bien on les transporte dans des ma-

absolument semblables. Mais comme la largeur plus considérable du canal s'oppose à ce qu'on puisse placer en

gasins.

travers sur les deux rives, le madrier destiné à porter le dragueur, voici de quelle manière on y supplée.

ce mode de transporter est un grand objet d'économie. Ce même canal sert aussi à transporter, dans des terrains à exhausser, ou à améliorer, la terre végétale qui recouvrait le lit de tourbe que l'on avait déposée , au commencement de l'opération, sur l'une de ses rives. Le canal étant tourbé en entier, soit en

Le madrier porte, par un bout, sur la rive où est le baquet ; et par l'autre, sur un batelet fixé, en face du baquet, avec des cordes ou avec des perches, de manière à pouvoir extraire toute la tourbe de la nouvelle fouille. Ainsi posé, ce madrier est un peu plus vacillant, à raison de la mobilité du petit bateau; mais légèrement incisé, ainsi qu'il a été dit no. 9 ) , les pieds nuds du dragueur y trou-, vent une espèce de point d'appui, et sont peu sujets à glisser. Il importe, je le répète, que

Le petit canal rendu navigable, communiquant ordinairement (n9. 3) à quelque ancien canal, sert à transporter la tourbe dans les magasins, au moyen de petits batelets :