Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 82]

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EMPLOI ReGULIER DE LA CONTRE-VAPEUR

COMME FREIN.

voie et le matériel roulant s'usent rapidement par l'emploi des freins : les bandages se couvrent de facettes planes qu'il faut enlever par de fréquents retournages. Ainsi les bandages de tenders ayant om,o6o d'épaisseur doivent être retournés après des parcours de 8 à 12.000 kilomètres et renouvelés après des parcours de 5o à tio.000 kiloMètres entre Madrid et Avila ; c'est à peine le tiers de la durée

tender, et si la résistance ainsi développée est encore insuf-

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normale. Insuffisance des résultats obtenus au point de vue, 1° de la régularité de marche; 2° au point de vue de la sécurité. --Mal-

gré cette dépense de personnel, et l'usure du matériel, les

résultats obtenus au point de vue de la régularité de la marche des trains ne sont pas satisfaisants : la surveillance des gardes-freins est difficile, leur exactitude à obéir aux signaux d'appel est fréquemment en défaut; les trains de marchandises, dont la composition s'élève jusqu'à 4o wagons chargés parcourent alors les pentes avec des vitesses qui deviennent dangereuses dans les courbes, à cause des efforts latéraux sur la voie, et qui sont désastreuses pour les lourdes machines à 8 roues, à cause du jeu, des dislocations et des chocs qui se produisent dans les pièces du mouvement.

Le danger augmente encore lorsque le train est emporté au delà d'une gare dans laquelle un croisement doit avoir lieu. La ligne n'ayant qu'une voie, une rencontre devient imminente : le train emporté au delà de la gare doit s'arrê-

ter en pleine voie, une fois arrêté il ne peut rétrograder, parce que la machine est impuissante pour le refouler. De là, nécessité de couvrir le train et complication dans le service. Plusieurs trains de marchandises ont ainsi dépasse les gares de las Navas dans le Guadarrama et de Zumarraga dans les Pyrénées. Emploi exceptionne l de la contre-vapeur. Lorsque, malgré des appels répétés aux freins, le mécanicien ne parvient pas à maîtriser la vitesse, il serre à fond le frein du

fisante, il a recours au dernier moyen dont il dispose, il bat contre-vapeur ; la manoeuvre est très-simple, l'effet est très-énergique et le train peut généralement être arrêté. Inconvénients qui en résultent.

Les inconvénients qui

résultent du renversement de la marche sont les suivants: 1" Élévation de pression dans la chaudière. D'un côté, l'air chaud et les gaz de la combustion qui remplissent la

cheminée, aspirés par les cylindres et refoulés dans la chaudière font monter rapidement la pression, d'une manière d'autant plus dangereuse, que les soupapes de sûreté sont insuffisantes et que les limites des indications des manomètres sont. dépassées ; 2' Élévation de température des cylindres et tiroirs. D'un autre côté, ces mêmes gaz emprisonnés dans les cylindres et soumis à des compressions brusques au moment de l'ouverture des lumières d'admission atteignent des températures très-élevées qu'ils communiquent aux cylindres

et aux tiroirs; les frottements deviennent très-durs, les garnitures des tiges des tiroirs et dés pistons sont promptement carbonisées et des grippements sont à craindre. La répugnance avec laquelle les mécaniciens ont recours au renversement de la marche est donc parfaitement motivée; cependant la puissance dont on peut ainsi disposer

est tellement grande qu'il serait important ded'une manière normale en écartant les dangers et les inconvénients que son emploi présente. Dans une Jettre du 18 juillet 1865, M. l'ingénieur en chef Lechatelier, en exprimant la conviction que l'on remédierait facilement aux inconvénients de la contre-vapeur dès

qu'on voudrait bien étudier à fond cette question, traçait le programme des essais qu'il recommandait de faire.