Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 31]

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GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

lie Hugon. Cette île, très-voisine de l'He Ducos, a, en plan, la forme d'un triangle isocèle ; elle est formée d'une longue arête montagneuse, qui prend naissance dans la partie méridionale et court au nord-nord-ouest, divisant les terres en deux parties. Les roches composantes de cette île sont principalement des bancs de calcaire à Avicula Richmondiana, des poudingues et des porphyres ; ceux-ci sont très-abondants sur la côte orientale de l'île, où ils surgissent au-dessus du sol, s'échelonnant par gradins à la manière des trapps, se découpant parfois en prismes immenses ; parfois ils prennent

ici la structure bréchoïde, que nous retrouverons à l'île Ducos accompagnant le cuivre et nous désignons ces roches sous le nom de Melaphyres brechohles (*).

Une des plus vastes îles, entourant la lie Ducos. Nouvelle-Calédonie, est l'île Ducos; elle est principalement formée de calcaires, poudingues et porphyres; nous venons de voir combien d'intérêt présentent les roches stratifiées de cette contrée, à cause des fossiles caractéristiques qu'elles contiennent et de la similitude de ces fossiles avec ceux de Richmond dans le sud de la NouvelleZélande.

Les porphyres sont d'un autre côté fort intéressants, car ils se présentent sous des aspects nouveaux ; ils soulèvent les calcaires à Avicula Richmondiana, de façon que ceux-

ci sont dirigés du côté du nord-est et s'inclinent vers le nord-ouest. Le porphyre le plus répandu est compact, tenace, à retraits prismatiques, d'un bleu rougeâtre avec grands cristaux de feldspath, etc., contenant, çà et là disséminés dans sa masse, des cristaux de fer oxydé rouge.

Ce porphyre se montre sous divers aspects, tantôt il contient de grands cristaux de feldspath oligoclase, qui, J'ai rencontré aussi dans cette île de très-beaux échantillons de gypse ; il serait intéressant d'en étudier les gisements.

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parfois, se décompose lui-même; le porphyre devient alors grenu et friable. Enfin, ce porphyre passe à une wake, souvent accompagnée de zéolithes ; sa masse est remplie de globules ferrugineux et affecte elle-même la forme sphéroïdale; cette wake devient aussi quelquefois amygdalaire, se charge de zéolithes, pendant que sa masse est découpée par des .filets de quartz et de calcaire spathique à clivages rhomboédriques. On voit encore le passage de ces porphyres à un mélaphyre bréchoïde ; ceux-ci, en se décomposant, donnent une roche onctueuse, tendre, argileuse, d'un aspect tout à fait spécial. C'est au milieu de ces wakes et de ces porphyres que se rencontre le cuivre, tantôt imprégnant un porphyre à texture compacte, tantôt en filon dans les wakes. Dans le, premier cas, le porphyre cuprifère est bleuâtre,

à texture compacte, fort imprégné de limonite et de fer oxydulé ; ce porphyre est en sphéroïdes de i à plusieurs mètres de diamètre, reposant dans un porphyre en décomposition, argileux, tendre, rouge, mais ne semblant pas du tout lui-même cuprifère. Dans ces sphéroïdes, le cuivre est à l'état de cuivre natif, carbonaté, oxydulé, pyriteux, etc. Dans le deuxième cas, le cuivre est en petits filons ou nodules dans une wake; les filons sont principalement composés de chaux carbonatée spathique et la wake elle-même est imprégnée de ce minéral. Ici, le cuivre est principalement oxydulé, carbonaté bleu et vert. Ces wakes à filons cuprifères ne sont séparées du premier mode de gisement du cuivre que par une épaisseur considérable de porphyres. M. Rivot, ingénieur en chef des mines, qui a visité les mines de cuivre si importantes du lac Supérieur, à l'aspect des divers échantillons des filons cuprifères et des porphyres de la Nouvelle-Calédonie, m'annonça que la ressemblance avec ceux du lac Supérieur était telle qu'il aurait cru qu'ils